Culture

Lina Kreidieh Directrice de la maison d’édition Dar Annahda au Liban : «Je ne mets pas de contraintes sur les expériences des poètes»

© D.R

ALM : Pourrait-on estimer que Dar Annahda est une maison dédiée à la renaissance de la poésie ?
Lina Kreidieh : Dar Annahda est spécialisée dans les livres académiques. Quand je me suis chargée de la gestion de cette maison, j’ai parallèlement lancé un projet en poésie. A vrai dire, celui-ci ne génère pas de profits à Dar Annahda, au contraire il constitue des frais de plus.

Pourquoi avoir choisi la poésie ? Et écrivez-vous des poèmes ?
Plusieurs maisons d’édition sont spécialisées au roman. Le commerce est réussi dans ce genre littéraire. De plus certaines maisons d’édition exigent des poètes de verser des sommes d’argent en contrepartie de la publication de leurs œuvres. Personnellement, je ne mets pas de contraintes sur les expériences des poètes. C’est pour cela que j’ai fixé des règles strictes tout en respectant le poète et en faisant une bonne promotion de son œuvre. Quant aux poèmes je n’en écris pas. 

Si les recueils soumis par des poètes marocains à votre maison d’édition ne sont pas à la hauteur. Comment réagissez-vous ?
Une bonne quantité de travaux provient du Maghreb arabe. On ne les accepte pas tous. Si un poète est de renom, c’est lui qui se porte responsable de son œuvre et non la maison d’édition. Pour les jeunes poètes qui se présentent pour la première fois, on est un peu strict. D’ailleurs, il y a un comité spécialisé en lecture pour évaluer l’œuvre.

Y aura-t-il de nouveaux partenariats avec Bayt Achiîr au Maroc ?
Depuis deux ans, on a commencé un projet de recueil qui a accusé un peu de retard à cause du Printemps arabe. Mais il vient d’être lancé dans le Salon international de l’édition et du livre 2012. L’initiative sera relancée au profit des jeunes dont cinq seront choisis en collaboration avec le Fonds du développement de créativité au Maroc. 

Pourquoi avoir édité vos propres romans dans une maison d’édition qui n’est pas la vôtre?
Dar Annahda est spécialisée dans les livres académiques et la poésie. Alors je suis partie vers une maison spécialisée au roman qui dispose de son propre comité chargé d’évaluer les œuvres. Je pense que c’est le summum du professionnalisme.

Des projets de romans ?
Il y a une idée qui germe actuellement mais je ne peux en dévoiler les détails.

Quelles sont les réalisations dont vous êtes fière dans Dar Annahda?
D’abord, on a réussi à faire face à la prédominance du livre électronique. On s’est également spécialisé dans l’édition de livres consacrés à la dyslexie, la  trisomie outre le projet en poésie dont je suis fière. Sans oublier de dire que mon père, que Dieu ait son âme et auquel appartenait Dar Annahda, m’a facilité la tâche. Mais j’envisage de quitter cette maison, dont je suis directrice depuis 12 ans, pour m’occuper de moi-même et laisser libre cours à mon frère.

Est-ce vrai que votre premier roman est une autobiographie ?
C’est vrai qu’il y a une certaine infiltration du personnel vers les personnages du roman et des choses inventées par mon imagination. Mais si c’était une autobiographie, je l’aurai mentionnée. D’ailleurs, je suis la première romancière, issue de Beiruth, dont les travaux sont distribués en dehors de cette ville.

Quelle différence y a-t-il entre un homme et une femme dans le domaine de l’édition dans le monde arabe?
Il n’y a pas de différence. Il se peut que la femme soit souple dans ses choix par rapport à l’homme. Le succès dans ce domaine n’est pas soumis au sexe de l’éditeur.

Dar Annahda ne prend pas part au Salon international de l’édition et du livre de Casablanca. Pourquoi ?
On a eu du retard dans le transport à cause du Printemps arabe. Mais toutes les publications sont supposées être dans le stand de Bayt Achiir. De plus on est partenaire avec Sochepress.

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