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Un narrateur pas comme les autres

Dans «La plus belle histoire du monde», un jeune employé de banque qui aspire à devenir écrivain, demande des conseils au narrateur. Force est de constater que ce personnage un peu falot n’est pas particulièrement doué ni à l’écrit ni à l’oral. Mais il est étrangement capable de raconter avec beaucoup de détails les récits de voyage d’un Viking en route pour l’Amérique ou d’un esclave dans une galère grecque. Le narrateur comprend que, plutôt que de créer des histoires, l’employé de banque se rappelle des vies passées et que c’est précisément ce processus mystérieux qui vient nourrir son «imagination créatrice».

La plus belle histoire du monde de Rudyard Kipling
Editeur : Rivages



Question d’arithmétique

Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres.

La Solitude des nombres premiers de Paolo Giordano
Editeur : Seuil



Une étrange commande de livre

Un milliardaire, roi de la restauration rapide à travers le monde, capitaine d’entreprise, engage une écrivain française pour l’accompagner et écrire un livre à sa gloire. Elle va ainsi pénétrer dans les arcanes du capitalisme et du libéralisme triomphants, à la fois fascinée et dégoûtée par cet homme aux allures feutrées qui se lézardent quand la vulgarité et la brutalité apparaissent par les fentes. Manœuvres de séduction et de déstabilisation, techniques d’éviction lors d’un Conseil d’administration, tout est bon à la conquête du pouvoir absolu et à sa défense. Mais un doute reste : que va-t-il rester de tout cela ? D’où le désir de postérité, à travers le livre commandé à un écrivain, et à travers un projet qui s’affirme de plus en plus : la philanthropie, le soutien aux grandes causes humanitaires.

Portrait de l’écrivain en animal domestique de Lydie Salvayre
Editeur : Points



Hommage à Yehudi Menuhin

Musicien mythique, Yehudi Menuhin a écrit, en 1996, le texte de cet ouvrage dans lequel il partage avec sensibilité sa fascination pour le violon et il présente cet instrument, ses ancêtres et ses cousins. Lui, dont la vie a été jalonnée de multiples rencontres avec les plus grands (Igor Stravinski, Benjamin Britten, Eugène Ysaye, Edward Elgar, Etienne Vatelot, Ravi Shankar, Stéphane Grappelli, Mstislav Rostropovitch…) évoque également les hommes qui font le violon: compositeurs, interprètes, chefs d’orchestre, luthiers, professeurs… A travers cet ouvrage accompagné de plus de 200 illustrations, il diffuse aussi un message de paix: facteur d’équilibre et d’épanouissement, la musique permet d’accéder au cœur de la vie, elle révèle le désir de pureté qui vibre au fond de chacun, et tisse les fils qui relient les hommes.

La Légende du violon
de Yehudi Menuhin
Editeur : Flammarion


Honneur aux chats

«Un chat fait qu’une maison est un foyer. Un écrivain n’est jamais seul avec un chat, tout en étant suffisamment seul pour pouvoir travailler. Qui plus est, qu’il déambule ou qu’il dorme, un chat est une œuvre d’art vivante, en perpétuelle métamorphose». Ce petit recueil célèbre le chat dans tous ses états : en personnage de fiction, en inspirateur de poème, en sujet d’étude, en modèle d’artiste. La découverte, par le chat de la maison, d’une trouvaille macabre qui jette un trouble profond dans une maisonnée très chic de la campagne anglaise. Une rivalité entre un homme et un chat, tous deux épris de leur maîtresse commune. Un animal mystérieux qui va et qui vient dans la maison ou dans la tête de ce jeune couple anglais pas trop normal.

Des chats et des hommes de Patricia Highsmith
Editeur : Le Livre de Poche


Un voyage peu ordinaire

Parce qu’elle était sans nouvelles de Gyl, qu’elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s’interroge sur cet homme qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal. A la faveur des rencontres dans le train et sur les quais, des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu’elle a laissé à Paris. Clémence Barrot doit l’attendre sur son canapé rouge, au fond de l’appartement d’où elle ne sort plus guère. A mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas à le rencontrer… Dans le miroir que lui tend, de son canapé rouge, Clémence, elle a trouvé ce qui l’a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé.

Le Canapé rouge de Michèle Lesbre
Editeur : Folio

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