Le management totalitaire rappelle un contexte dans les années 80, marqué par la déréglementation de l’économie, la privatisation des services publics, la clientélisation du citoyen, la mise au pas des syndicats… La gouvernance tiendrait son essence au fait d’adapter l’Etat aux intérêts et à la culture de l’entreprise privée… «Appliquée sur un mode gestionnaire ou commercial par des groupes sociaux représentant des intérêts divers, la gouvernance prétend à un art de la gestion pour elle-même». Telle est la définition rapportée par les critiques du livre.
Conçu sous forme de 50 prémisses courtes, Alain Deneault s’applique à relever la logique de cette colonisation de tous les champs de la société par la gouvernance. Car cette «révolution anesthésiante» doit être bien comprise: elle participe discrètement à l’instauration de l’ère du management totalitaire.
Les critiques sont impartiales à ce niveau. Docteur en philosophie à l’Université Paris VIII, Alain Deneault a enseigné la science politique à l’Université de Montréal. Ses investigations ont été portées sur des activités douteuses de certaines sociétés minières en Afrique, en Amérique latine et en Europe de l’Est. Edifiant à plus d’un titre.
Ed. 14 mars 2013