Culture

Mahjoub Houmaine: «je suis en transe»

Aujourd’hui le Maroc : Est-ce qu’il y a un cheminement logique dans votre peinture ?
Mahjoub Houmaine : La logique du travail ne se pose jamais pour moi. Il y a des facteurs qui interviennent dans mon travail, des facteurs que je ne peux pas nommer, parce qu’ils relèvent de mon affect. Quand je peins, je ne me dis pas que je vais poser un bleu par-ci ou par-là pour donner de l’équilibre à mes toiles…
Non ! J’entre dans une aventure, je suis en transe. Et puis, il y a le hasard qui fait de moi et de ma peinture ce qu’il veut. Je ne me bats pas contre le hasard, je peux essayer de le contrôler, mais jamais de lui barrer la route.
Vous utilisez le couteau plus le pinceau dans votre peinture…
Il y a le couteau et il y a le pinceau. Et là, encore une fois, ce n’est pas moi qui choisis l’outil de mon travail, c’est la peinture qui m’impose l’instrument de son traitement. Il y a des surfaces qui requièrent l’usage du couteau. Je sens que le pinceau ne va pas me satisfaire dans leur traitement. Avec le couteau, la touche est large. Le couteau me fait atteindre très vite, sans rien perdre de ma nervosité, ce que je cherche à peindre.
Vous vivez de votre peinture, vous l’exercez en professionnel ?
Oui, et ce n’est pas facile. Les difficultés sont innombrables. Il y a des problèmes bêtement matériels et qui me prennent un temps fou. Le transport des tableaux, par exemple ! Il faut porter et déposer les tableaux chez l’encadreur, suivre son travail, le presser pour qu’il les encadre à temps… Je vous assure que je suis malade à la veille de chaque exposition, parce que je dois tout faire moi-même.
Vous ne trouvez pas que cela relève du travail d’un galeriste ?
Normalement, un galeriste professionnel évite au peintre ce genre de tracasseries. Il visite l’atelier, sélectionne les toiles et se charge de tout le reste.
Ici, il faut tout faire soi-même.
Ici, il faut tout faire, et la peinture en pâtit. Il ne vous reste que des miettes pour travailler.

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