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Mahmoud Chahdi : «L’offre culturelle au Maroc reste minime»

© D.R

Entretien avec Mahmoud Chahdi, metteur en scène

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Le spectacle «Signature», fidèle au texte, aborde la question du pouvoir, loin de tout discours direct ou de prise de position. La pièce nous invite, dans un univers réaliste sans prétention dans l’interprétation, ni dans l’espace, à suivre l’histoire de cinq personnages.

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Mahmoud Chahdi vient de mettre en scène la pièce de théâtre «Signature». Une œuvre qui aborde la question du pouvoir. Il parle de la manière dont il a mené cette expérience, s’exprime sur l’offre culturelle au Maroc et dévoile ses projets.   

ALM : Vous avez mis en scène plusieurs pièces de théâtre, mais peu de personnes vous connaissent. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs?

Mahmoud Chahdi : Je suis metteur en scène – chercheur, lauréat de l’Institut supérieur d’art dramatique de Rabat. En 2010, j’ai obtenu un master en conception de projets culturels et artistiques au sein de l’Université de Strasbourg, puis en 2016 un doctorat en arts du spectacle de l’Université autour du thème «Théâtre au Maroc, pour une institutionnalisation de la politique culturelle». Je suis également un metteur en scène professionnel. J’ai mis en scène plusieurs pièces de théâtre dont «Signature», «Si ce n’est toi», «Entre autre(s)», «Ceci est une autre histoire», «Prise de parole», «Les clowns de la vie», «Exercices de tolérance», «Hena». J’ai collaboré à de nombreux projets culturels tels que Thé-arts, Moussem de l’immigration, Festival Stras-Med, Kosmoprofêtes, etc.

De plus, je suis président fondateur de l’Association «Nous Jouons pour les arts (N.J)» et référent de la commission culture du Conseil des résidents étrangers de la ville de Strasbourg entre 2009 et 2012, j’y ai mené un travail sur la diversité culturelle.

«Signature» est votre dernière création, comment avez-vous mené cette expérience ?

Cette œuvre est le produit d’un processus de réflexion qui a duré trois ans, suite à une initiative de l’auteur, Zakaria Lahlou. Ce qui a permis d’adopter certains choix esthétiques non seulement au niveau de la mise en scène, mais aussi au niveau de l’écriture qui a été confiée à Issam El Yousfi. Ainsi, dans mon parcours de metteur en scène, je me suis trouvé pour la première fois face au même auteur, puisque j’ai eu l’occasion de monter avec lui «Prise de parole» en 2015. Quand on monte une pièce d’un auteur pour la première fois, on est face à un texte, mais dans le cas de Signature», je me suis trouvé confronté à un style.

Ainsi, le spectacle «Signature», fidèle au texte, aborde la question du pouvoir, loin de tout discours direct ou de prise de position. La pièce nous invite, dans un univers réaliste sans prétention dans l’interprétation, ni dans l’espace, à suivre l’histoire de cinq personnages, interprétés par Zakaria Lahlou, Amine Nasseur, Hajar Chargui, Mouhcine Malzi et Ouassila Sabhi.

La musique créée par Mehdi Boubeka accompagne le jeu dans une approche où l’environnement sonore interagit en direct avec l’histoire narrative, le Mapping vidéo, ainsi que les changements d’espaces et de lumières. Ce travail de précision est confié à une équipe technique composée de Yassine El Hour, Amir El Marnissi et Hassan Biyi qui veille à rendre la machinerie théâtrale au service d’une harmonisation poétique nourrie par le texte.

Pourquoi ne pas choisir de parler des forces du pouvoir ?

Du point de vue des libertés, je défends la liberté d’expression, et toute thématique est sujet de réflexion, surtout quand il s’agit de la création artistique. Quant à la définition de mes choix, je ne pratique pas un théâtre engagé, mais un théâtre à l’écoute de la société, du moins, je l’espère.

Vous êtes installé entre le Maroc et la France. Comment avez-vous allié la culture des deux pays dans votre œuvre?

Monter un spectacle exige un travail de réflexion et de recherche de longue haleine. Ma mobilité m’a toujours permis de partir à la recherche de sources d’inspiration universelle, dans l’objectif que ma pratique la soit aussi. Malheureusement, l’offre culturelle au Maroc reste minime et ne permet pas de «rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité» comme l’a bien exprimé André Malraux en définissant les missions de la création du premier ministère des affaires culturelles en France.

Quels seraient vos projets ?

Ma prochaine création concerne le théâtre jeune public, un genre qui attire rarement l’intérêt des metteurs en scène confirmés au Maroc. Après le théâtre de rue avec le spectacle Hena, le jeune public et ses exigences liées à la nature de son public représentent un défi honorable. Au niveau de la recherche, actuellement, je suis en train de finaliser un nouvel article scientifique au sujet des prémices d’un théâtre numérique au Maroc, après avoir publié un premier article dans la revue française des sciences sociales intitulé Réinventer le public marocain dans un contexte de gratuité.   

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