Culture

Maison verte à Tighanimine El Baz : Un projet pour inciter à la responsabilité écologique

© D.R

La prise de conscience de la responsabilité écologique du citoyen ne cesse d’accroître de par le monde. Constitution de partis verts, adoption de chartes environnementales dans les différents pays, organisation du sommet annuel de l’ONU sur l’environnement, la défense de notre univers devient une priorité, voire une nécessité urgente. Cependant, les efforts consentis restent insuffisants face aux grandes problématiques environnementales que connaît la planète. En effet, les initiatives de protection de l’environnement se sont multipliées durant ces dernières décennies. Ainsi, à Agadir et plus précisément dans un petit village de «Tighanimine El Baz», un projet pilote est né dans la région. Il s’agit de la création d’une maison verte au niveau de ce village. L’initiative se veut une première au Maroc, annonce les porteurs de ce projet. Alors qu’est-ce qu’une maison verte ? Et comment ce projet a-t-il vu le jour ? A l’occasion de l’année 2011, déclarée année internationale de la forêt, les acteurs locaux ont tenu à rappeler qu’une grande partie de la région de Souss-Massa-Drâa se trouve dans une réserve de biosphère reconnue par l’Unesco depuis 1998 : l’arganeraie. Alors, ils ont mis en place un programme pour organiser une première édition des journées de l’environnement. Et c’est de là que germe l’idée de créer une maison verte au niveau du village. Cette initiative sera portée par l’Association N’Ait Maten et l’écolodge Atlas Kasbah en partenariat avec la commune de Drarga, l’Association Ait Abbas et la coopérative féminine de Tighanimine, ainsi que «Progress action citoyenne». Mais en quoi consiste ce projet de maison verte ? «Notre village se situe dans une zone d’arganeraie. Cependant, nous souffrions des déchets de construction, déchets ménagers et sacs en plastique  qui polluaient l’endroit. Nous avons senti l’obligation de remédier à ce problème en faisant appel aux efforts de la population locale pour installer une maison verte au niveau du village. Une première au Maroc», explique l’un des initiateurs du projet, Hassan Aboutayeb. «Le procédé est simple. Il s’agit d’une maison qui ouvre ses portes 2 à 3 fois par semaine et où les habitants apportent leurs déchets triés en catégories comme partout dans le monde: métal, verre, plastique et carton», détaille-t-il. «Cependant, et afin de motiver les gens et d’initier les petits enfants à cet acte citoyen, nous avons commencé, dans un premier temps, par octroyer des cadeaux aux gens qui apportent leurs déchets triés. La plupart du temps, ce sont les enfants qui se chargent d’apporter les déchets triés au sein de la maison verte. Alors, un responsable au niveau de la maison verte se charge de peser les déchets triés et d’attribuer des points aux gens qui collaborent dans cette action citoyenne et il leur offre des cadeaux par la suite», explique-t-il. «Les résultats de cette initiative sont aujourd’hui très visibles et le village est plus propre. D’autant plus que les enfants et la population du village sont aujourd‘hui plus sensibles à la question environnementale», souligne-t-il. Notons que les déchets triés sont mieux recyclés et valorisés. Par ailleurs, il serait judicieux de définir le terme «maison verte» ou écologique qui désigne des maisons construites dans des normes précises afin de préserver l’environnement et minimiser la consommation des énergies. C’est pourquoi, une maison verte doit être équipée, entre autres, de récupérateur d’eau de pluie et de panneaux solaires. Des critères de construction sont également érigés dans ce sens. S’il en est ainsi, l’initiative de création du village de «Tighanimine El Baz» constitue une expérience pilote qui peut être généralisée dans les autres villages et villes non seulement de la région mais du Royaume. Ce projet a eu le mérite de planter les germes d’une éducation environnementale où le citoyen prend la responsabilité de son environnement au quotidien. «Nous ambitionnons de collaborer avec les autres villages avoisinants afin de généraliser cette expérience mais le grand handicap aujourd’hui reste le volet financier pour acquérir le terrain, construire des maisons vertes partout dans les villages et engager des gens à plein temps qui peuvent assurer l’ouverture de ces maisons vertes tout au long de la semaine», conclut Hassan Aboutayeb.

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