ALM : Que symbolise pour vous le quartier Derb Sultan ?
Malek Akhmiss : En fait, c’est à Derb Sultan où je suis né, grandi et vécu pendant un certain temps. J’en garde toujours des souvenirs inoubliables. Derb Sultan est en réalité une icône pour moi. Ce quartier a fait naître des personnalités très importantes dans tous les domaines, notamment des ministres, des artistes, des écrivains, etc. En plus, dans ce quartier, cohabitaient, en toute harmonie, des riches, des gens de la classe moyenne et des pauvres. Les gens dans ce quartier n’étaient pas artificiels. Quand on leur parlait, ils répondent avec franchise et sincérité. Franchement, en tant que comédien, j’ai appris beaucoup de choses de Derb Sultan.
Quel est le plus beau souvenir que vous gardez de ce quartier?
En réalité, je garde plusieurs beaux souvenirs de ce quartier. Des souvenirs qui marqueront mon esprit pour toujours. Il s’agit, par exemple, du jeu «dinifri», qu’on jouait entre amis. Dans le cadre de ce jeu, on jouait quatre contre quatre. La règle de ce jeu était très simple. L’une des équipes doit capturer tous les membres de l’autre équipe. Ainsi, on prenait la fuite pendant toute la journée. On s’évadait et on ne se souciait de rien. C’était formidable comme jeu. C’était une façon de déambuler et d’errer l’esprit. En plus, durant mon enfance j’étais turbulent, je me disputais tout le temps avec mes copains. C’était vraiment la belle époque. Je ressens la nostalgie envers ce quartier.
Est-ce que vous gardez toujours des liens avec ce quartier ?
C’est normal. Ce quartier représente beaucoup de choses pour moi. En plus, je ne pourrai jamais nier mes origines. Je visite souvent ce quartier pour rencontrer mes amis. Je m’imprègne de Derb Sultan car c’est une source d’inspiration pour moi. En outre, en tant que comédien, Derb Sultan est toujours présent dans les rôles que j’interprète.
N’avez-vous jamais pensé constituer une association de ce quartier?
Oui, cela fait pas mal de temps que je pense à cette idée. Je veux bien faire quelque chose pour les enfants de ce quartier qui n’ont pas eu la chance de poursuivre leurs études. J’aimerai bien au moins faire un travail de soutien au lieu de laisser les enfants ramer tous seuls. Mais malheureusement, une seule main ne peut pas applaudir.
Pensez-vous que Derb Sultan garde toujours son identité?
Bien évidemment, Derb Sultan a changé, à l’image de la société marocaine dans son ensemble. Ce quartier n’est plus comme il était auparavant. Ceci est en raison du mélange et du tissage des mœurs et des traditions au fil du temps. La modernité est elle-aussi responsable de ce changement.