Culture

Manu Théron : « Une agréable surprise d’avoir été conviés à Mawazine »

© D.R

ALM : Vous avez participé à plusieurs manifestations au Maroc. Quelle a été la particularité de votre spectacle à Mawazine?  
 

Manu Théron : Les festivals auxquels nous avions participé jusqu’ici étaient, pour la plupart, dédiés à la World Music, et notre travail sur les musiques traditionnelles et les musiques de création issues de la tradition y trouvait un lieu de diffusion et de rencontre idéal. Mawazine est un festival dont la programmation est à ce point diverse, accueillant presque toutes les esthétiques musicales existantes, que nous sommes étonnés et agréablement surpris d’avoir été conviés. Nous espérons vivement que le public marocain a été sensible aux chants et aux percussions occitanes !

Veuillez bien nous éclairer sur le répertoire que vous avez présenté à Mawazine…

Nous avons interprété un répertoire de chants politiques marseillais, pour la plupart écrits lors des grandes révolutions qui ont secoué notre ville, Marseille. Nous n’avons pas manqué d’y faire, comme à notre habitude, un petit clin d’œil aux musiques traditionnelles du Maghreb, notamment du Maroc et de l’ouest algérien, dont nous aimons particulièrement les rythmes et les chants. Le groupe a d’ailleurs longtemps travaillé dans la wilaya de Béchar en Algérie, avec le groupe El Maya el Assilah, et ils nous ont enseignés de nombreux rythmes et c’est d’eux que nous avons appris les techniques de Bendir que nous utilisons.

Nous vous avons découvert au festival de Fès en 2013. Quelles ont été vos nouveautés entre-temps ?

Lo Còr de la Plana tourne en ce moment très souvent avec un groupe de chanteuses napolitaines, pour un répertoire de chansons liées à nos deux villes, volcaniques et passionnées. Ce répertoire a commencé à tourner en Europe, et nous aimerions l’emmener le plus loin possible, sur toutes les rives de la Méditerranée.

Quels sont vos projets ?

Dans un tout autre style, le groupe prépare un répertoire consacré à un grand poète occitan, Roland Pécout, et à de nombreux poètes qui l’ont influencé, de Hafiz à Ginsberg. Nous espérons pouvoir présenter ce répertoire l’an prochain et sortir un disque qui lui sera consacré. Nous sommes soucieux de la diffusion de la langue et de la poésie occitanes, car nous sommes en train d’assister à leur lente extinction si rien n’est fait. Le mépris du gouvernement français à notre égard (et à l’égard de toutes les langues parlées sur notre territoire national) n’est malheureusement pas près de s’arrêter. Nous aimerions que notre pays fasse comme le Maroc, qui reconnaît et valorise son patrimoine linguistique.
 

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