Culture

Marrakech au coeur du cinéma mondial

© D.R

La 6ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) s’est ouverte, vendredi soir, au Palais des Congrès de la ville ocre.
A cette cérémonie, certaines têtes d’affiches n’ont pas été présentes. Notamment Sharon Stone, Leonardo DiCaprio…  L’autre absent : Martin Scorsese a, pour sa part, tenu à marquer sa sympathie à travers deux gestes significatifs. Touché par l’hommage que la Fondation du FIFM rend cette année au cinéma italien, ce réalisateur d’origine sicilienne a proposé une vingtaine de longs-métrages qui seront projetés. En plus, il a adressé un enregistrement retransmis en ouverture dans lequel il a mis en relief l’importance qu’il attache au FIFM et à la ville mythique qui l’accueille : Marrakech. En effet, Scorsese n’a pas été tout à fait absent cette année, tellement son esprit est présent. Mais la grandeur d’un festival tient-elle uniquement au star-system ? Si la présence des célébrités est toujours mise en avant, le succès d’un festival tient d’abord à la qualité de son organisation. Et sur ce point, on peut dire sans risque d’exagérer que le FIFM est au top niveau. Sur le fond et la forme. Côté mise en scène, il n’y avait pas de place au superflu. Le décor a été aménagé de manière à lui donner sens et, par conséquent, à le rendre fonctionnel. Au milieu, un grand portail construit dans la pure tradition de l’artisanat marocain, flanqué à gauche d’un petit salon où les membres du jury prennent place. Ce décor baignait dans un flot de lumières aussi vives que multicolores. C’est dans cette ambiance féerique que le grand cinéaste polonais, Roman Polanski,  fait apparition pour déclarer, sur une musique de transe, l’ouverture du 6ème Festival international du film de Marrakech. Membre du jury actuel, le désopilant Jamal Debbouze a enchaîné avec un trait d’esprit qui a fait tordre de rire la salle. «I declar the Festival mahloul», a-t-il déclamé sur un ton faussement magistral. L’humoriste a été gratifié d’une longue standing-ovation, ponctuée du rituel «Sla w’slam aâl rassoul allah» accompagné de yous-yous stridents.
La coqueluche de l’humour récidivera plus tard en rendant un vibrant hommage au «père» Abderrahim Ettounsi (Abderraouf), qui se trouvait dans la salle. Un geste de reconnaissance accueilli avec des applaudissements chaleureux. Plus chaleureux encore, l’accueil qui sera réservé au grand comédien marocain Mohamed Majd accompagné de celui qui a le mérite de l’avoir révélé dans les années 70, en l’occurrence Majid Rchich. Invité sur le podium pour recevoir son trophée, M. Majd a prononcé un discours dans lequel il a vivement remercié M. Rchich pour lui avoir consacré un premier rôle révélateur  dans le court-métrage intitulé «La Forêt». Rchich le lui a bien rendu puisqu’il n’a pas tari d’éloges sur le héros du «Grand voyage»… L’un et l’autre ont brillé par un discours et une tenue «classe»… «Je vous aime tous», a dit, ému, M. Majd, avant de s’incliner devant le public. C’était tout simplement sublime.

Coulisses

Les souhaits politiques de Laurence Fishburne
L’acteur américain Laurence Fishburne est de retour au Festival de Marrakech. Venu en 2004, pour rendre hommage à son maître Sean Connery, ce grand acteur américain fait son come-back à la 6eme édition. Objectif : présenter  la trilogie du célèbre «Matrix» réalisé par les frères Wachowsky, le samedi 2 décembre à la place Jamaa El Fnaâ. Sauf que la pluie en a décidé autrement: la rencontre a été annulée. Qu’à cela ne tienne, Laurence Fishburne fait partie du casting du film «Bobby», selectionné en compétition cette année. Ce long-métrage d’Emilio Estevez a pour fil conducteur l’assassinat politique en 1968 du sénateur Robert F. Kennedy . Lors de la conférence de presse avec l’équipe du film, Laurence Fishburne a émis le souhait que ce film-hommage puisse servir d’exemple aux jeunes, appelés  à choisir eux-mêmes leurs leaders.

Gratuité pour les visites de monuments
Le Festival international du film de Marrakech est toujours une occasion de joindre l’utile à l’agréable. En plus d’une programmation cinématographique riche de 121 films dont 15 en compétition, d’autres activités sont proposées pendant les neuf jours du festival. Le ministère de la Culture a, pour la première fois, rendu gratuit l’accès aux monuments historiques de Marrakech. Tous les festivaliers badgés peuvent passer le temps qu’ils désirent au Palais Bahia, à Dar Si Said, aux tombeaux saâdiens, au Palais Badii ou encore au pavillon de la Ménara.

Le cinéma italien s’affiche
L’hommage au septième art italien n’est pas célébré uniquement à travers le panorama du cinéma italien, mais aussi à travers une exposition d’affiches de cinéma. Intitulée : «Cinema di carta. Quand les affiches étaient peintes», cette exposition retrace en images l’histoire du cinéma italien des années 30 aux années 60 à travers des chefs-d’œuvre du néoréalisme jusqu’à la période de la célèbre «Commedia all’italiana». Les affiches sont peintes par les illustrateurs italiens Ercole Brini, Averardo Ciriello, Sandro Symeoni, Rodolfo Gaspari, Milo Manara et Giuliano Geleng. L’exposition accompagnée de la musique des plus beaux films du cinéma italien est ouverte jusqu’au 9 décembre au Palais des Congrès.

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