Culture

MBC tourne sa page londonienne…

La chaîne de télévision saoudienne MBC, Middle East Broadcasting Centre va bientôt cesser d’émettre. Son siège, installé près de Chelsea Bridge, dans le sud de Londres va fermer et disparaître, d’ici la fin de l’année, pour rejoindre Dubaï, aux Emirats Arabes Unis. Pour l’instant, la télévision con-tinue d’émettre… Les 40 journalistes qui constituent la rédaction de la chaîne restent donc concentrés sur l’actualité. Les programmes après les évènements du 11 septembre se sont modifiés. C’est ainsi que «Le journal de 9 heures est passé d’une demi-heure à une heure et nous avons lancé un magazine d’actualité, «La nouvelle guerre»», précise Pierre Ghanem, directeur de l’information. Depuis le 11 septembre, la chaîne arabe n’a envoyé qu’un reporter en Afghanistan, dans les territoires contrôlés par l’Alliance du Nord. Pourtant, en juin, le correspondant de la chaîne au Pakistan avait rencontré Oussama Ben Laden, son bras droit égyptien ainsi que son porte-parole. Oussama Ben Laden serait resté muet pendant l’entretien, mais il n’aurait pas contredit les déclarations des deux autres interlocuteurs qui ont annoncé des actions spectaculaires contre des intérêts américains et israéliens. Depuis, MBC n’a diffusé aucune des interventions du chef d’Al-Qaida… Entre autres pour ne pas afficher le logo d’Al-Jazira sur les images. Mais la Saoudienne MBC, qui se veut familiale, avec comme obligation de ne pas choquer les téléspectateurs, supporte mal d’être comparée à sa concurrente Qatarie, chaîne d’information continue. En outre, il faut rappeler que la pionnière des télévisions arabes a ouvert la voie dans un paysage audiovisuel encore vide en matière de chaînes arabes. En effet, la chaîne est née car la communauté arabe, notamment émigrée, n’avait pas d’autres sources d’information que la CNN ou la BBC. L’homme d’affaires saoudien Saleh Kamel a donc décidé de mettre en chantier le projet, fin 1991, après l’invasion du Koweït. Deux ans plus tard, un des beaux-frères du roi Fahd, le cheikh Walid Al-Ibrahim, en prend le contrôle et rachète aussi l’agence de presse UIP pour constituer le groupe de médias ANA. Diffusée par satellite, MBC, dont la «modernité» tranche avec les télévisions d’Etat arabes, obtient très vite une grande notoriété. Emissions destinées aux femmes le matin, feuilletons guimauve l’après-midi, jeux inspirés de «Qui veut gagner des millions ?», musiques occidentales et arabes, films récents, journaux télévisés, forment la grille variée de la chaîne privée. En 1996, la naissance d’Al-Jazira est suivie de nouveaux projets de chaînes arabes. Les rivalités s’exacerbent, alors que les ambitions saoudiennes dans les médias sont confrontées à celles des émirats, comme le Qatar. «Il y a deux ans, des studios de production ont été ouverts au Caire et à Beyrouth pour réduire les coûts. Une centaine d’emplois ont été supprimés en 2000 à Londres. Depuis l’annonce du transfert du siège à Dubaï, nous avons négocié les conditions de licenciement des 300 personnes présentes à Londres», explique le porte-parole de la chaîne. MBC tourne une page de son histoire.

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