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Mehdi Qotbi : «L’exposition du Maroc à Pékin sera un événement énorme»

© D.R

Entretien avec Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées

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La Fondation nationale des musées du Maroc (FNMM) et le Musée national de Chine (MNC) ont signé, vendredi à Pékin, deux accords portant sur le renforcement de la coopération et les échanges culturels entre le Maroc et la Chine et l’organisation d’expositions dans le cadre de l’année touristique et culturelle 2020 dans chacun des deux pays. Rencontré en marge de cette signature, M. Qotbi révèle par l’occasion les projets de la fondation pour 2020.

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ALM: vous venez de signer des conventions à Pékin. Quelle en est la teneur ?

Mehdi Qotbi : Ces conventions prévoient entre autres l’organisation en fin février à Pékin d’une exposition intitulée «Couleurs du pays lointain- trésors du Maroc». Je trouve que c’est très joli comme appellation. Ce sera un événement énorme. C’est pour la première fois qu’une exposition du Maroc sera vue par autant de millions de personnes, du fait qu’elle va être organisée au Musée national de Chine qui est le plus grand du pays. Et quand on dit grandeur en Chine, c’est colossal parce qu’ils ont en moyenne un minimum de 10 millions de visiteurs par an. Cela va être aussi un message fort à envoyer aux Chinois pour leur montrer que nous avons une culture aussi millénaire et surtout aussi diverse que la leur. C’est-à-dire qu’à travers la culture nous allons encourager en plus une envie d’aller découvrir le Maroc et sa culture. Celle-ci est essentielle pour le tourisme.

Est-ce qu’il est prévu d’organiser un événement similaire sur la Chine au Maroc ?

En principe oui. Mais pour le moment, les Chinois ne nous ont pas encore donné de visibilité sur ce qu’ils veulent exactement parce que nous avons des musées, comme celui de Marrakech  que nous pouvons leur offrir. Donc nous sommes en pleines discussions.

Outre l’exposition du Maroc en Chine. Quels sont les projets de la fondation pour 2020 ?

Nous nous penchons sur l’arrivée de Delacroix à Rabat en fin mars. Par la suite, nous travaillerons sur une exposition et ce dans le cadre de l’hommage rendu chaque année aux grands artistes marocains. Ainsi il y aura une rétrospective des œuvres de Fouad Bellamine. Nous allons, ensuite, avoir une exposition dédiée aux artistes-peintres majeurs africains. En tout, 2020 sera une année très chargée pour nous.

Qu’en est-il de l’ouverture de musées?

Il y a plusieurs ouvertures. Citons dans ce sens l’ouverture du musée de Tétouan pour mieux connaître l’histoire de cette ville et sa région ou encore celle du musée de la musique à Meknès. Et bien évidemment nous travaillons sur la rénovation du musée de la place Jamaa El Fna. C’est l’ancienne banque du Maroc que nous transformons en musée. Ce projet est déjà acté et signé. Maintenant nous espérons avoir tout ce qu’il faut pour le faire et livrer à temps.

Est-ce que vous avez tous les moyens pour faire l’ensemble de ces activités à la fondation ?

À la fondation, je pense qu’il faut plutôt parler de passion plutôt que de moyens. Nous avons énormément de personnes aujourd’hui qui nous accompagnent. Des mécènes qui voient le travail que nous sommes en train de faire et qui viennent spontanément nous dire ce que nous pouvons faire. Je vous donne un exemple qui date de trois jours. Une personne de nationalité française nous a offert presque 80% des dépenses de rénovation du musée de Tanger baptisé le Musée des cultures méditerranéennes dont tout le monde parle surtout au nord du Maroc parce que nous avons fait un vrai musée. La même personne a proposé spontanément d’aider à faire les jardins de Dar Si Said, le musée du tapis. Je continue aussi avec le musée de Dar El Bacha qui est devenu maintenant un lieu incontournable où le monde entier veut être. Pour ce musée, Khalid Leghrib prend en charge une partie de la rénovation des sanitaires au moment où Anas Sefrioui prend en charge la rénovation de la scénographie de tout le musée, en offrant également des objets. C’est du mécénat.

Quelle est l’action qui vous tient à cœur depuis que vous êtes à la tête de la fondation ?

J’ai fait plusieurs choses. Je rêvais de faire venir Picasso au Maroc, il est venu. Les impressionnistes aussi. Mon souhait aujourd’hui est que chaque ville puisse avoir son musée. C’est dans ce sens que nous opérons. A Safi nous venons de créer le musée national de la céramique et de la poterie. Je suis persuadé que chaque ville peut avoir un musée car un grand nombre de Marocains du pays entier prend le chemin des musées pour voir de belles expositions comme celle des impressionnistes. D’ailleurs, le musée de Rabat attire plus de gens que les salles de cinéma. Mais il reste beaucoup à faire. Je resterai reconnaissant à SM le Roi qui a vraiment donné la possibilité à la culture de vivre et d’être ainsi que d’avoir la place qu’elle doit au Maroc.

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