Culture

Meriem Bouderbala crée des chorégraphies voilées et sensuelles

© D.R

Meriem Bouderbala tente de fusionner les sensibilités orientales et occidentales autour de la représentation du corps. Cet artiste contemporaine franco-tunisienne expose ses récentes œuvres du 10 décembre 2009 au 10 mars 2010 à la galerie CMOOA de Rabat. Elle incarne ainsi les propos de Friedrich Nietzsche affirmant que «Le corps est une grande raison», phrase qui avait marqué l’univers philosophique et esthétique du XXe siècle.
Meriem Bouderbala a fait sienne l’exploration de cette «grande raison» et tente de retrouver cette liberté où la représentation de son individualité lui permet d’évoquer l’intimité du corps tout en transgressant les normes esthétiques et les divers conformismes. Partant de cette expérience plastique menée sur son propre corps en se drapant ou en mettant en valeur sa nudité, sa fragilité et sa complexité, elle crée des chorégraphies voilées et sensuelles aux contours fluides. Elle se présente aussi en femme «bédouine» en démultipliant corps et étoffe et aborde différents sujets tels que le questionnement critique de l’orientalisme et particulièrement des fantasmes projetés sur la femme orientale ou sur la condition de la femme aujourd’hui dans le monde arabe. «Je fais de mon corps, de son exhibition photographique altérée, bouleversée, une scène, un praticable éphémère pour une tragédie sans origine et qui n’a pas de fin», déclare cette artiste. Elle donne à voir le télescopage du présent et du passé tout comme la convergence du corps et du signe. «Le drapé confère plus d’importance au geste qu’au corps. Il dessine un être aux contours si fluides que l’ombre d’un mur ou d’une porte suffit à l’absorber. On s’émerveille du mimétisme de l’animal qui le transforme en pierre ou feuille aux yeux des prédateurs. La femme arabe joue peut-être la même ruse. Sa chair disparaît sous la peau du vêtement», a écrit Yannick François artiste-peintre et sculpteur. Et d’ajouter : «Douleur ou solitude, désordre ou apaisement, il existe peut-être une sémiologie du pli, incertaine, subtile, éphémère, ténue. Clérambault l’a sans doute cherchée en fixant sur ses plaques l’image des pauvres femmes voilées qu’il soumettait à ses caprices. L’orientaliste a certainement échoué, trop éloigné, trop certain du radical exotisme des poses de ses modèles. L’homme en revanche fut troublé, peut-être, par cette essence océanique de la féminité que la tradition finissait d’exalter en croyant l’opprimer».
Reconnaissant leur fascination, Meriem Bouderbala produit ses peintures sur divers supports tels que : toile, papier, verre et tissus. Elle enrichit ses couleurs de sable ou de limaille de fer, leur donnant des reliefs à la fois sensuels et dramatiques. Meriem Bouderbala est née en 1960 à Tunis, après avoir été diplômée en gravure et peinture à l’École des beaux-arts d’Aix-en-Provence, en 1985, elle part à Londres à l’Ecole d’art de Chelsea dans le département de gravure.

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