Culture

Mohamed Fikrat : «Le sucre est volatile»

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ALM : Une année après la reprise des sucreries publiques, où en est Cosumar ?
Mohamed Fikrat : L’acquisition depuis plus d’une année par Cosumar des quatre sociétés : Suta, Surac, Sunabel et Sucrafor, a donné naissance à un acteur unique de la production du sucre au Maroc qui a la taille suffisante pour poursuivre et accélérer la mise à niveau de la filière sucrière.
Notre groupe qui couvre actuellement les besoins en sucre de l’ensemble du marché marocain, réalise un chiffre d’affaires de 5,5 milliards Dh et dispose d’une capacité de traitement de 43.000 tonnes de betterave par jour et 13.000 tonnes de canne à sucre par jour et d’une raffinerie de capacité de 750 000 T/ an. Dès l’acquisition, nous avons mis en place un important projet d’entreprise «Indimage 2012», pour la mise à niveau de notre activité. Le diagnostic détaillé et la définition des plans d’action couvrant tous les domaines (amont agricole, industrie, commercial…) sont achevés. La mise en œuvre de ces plans en 2006 a permis de réaliser les premières synergies positives.

Pourquoi vous avez du mal à maîtriser l’amont agricole alors que vous êtes subventionnés par l’Etat ?
L’amont agricole qui contribue pour 47 % dans la couverture des besoins du marché en sucre, est considéré par notre groupe comme un axe stratégique. Dans ce cadre, un ensemble d’études détaillées a été engagé dans les cinq périmètres sucriers.
Grâce à la contribution de nos partenaires dans le secteur, nous avons identifié les axes prioritaires d’accompagnement vers plus de meilleures performances au profit des 80 000 producteurs de plantes sucrières.
L’année antérieure a été particulièrement difficile compte tenu des conditions climatiques qui avaient sévi, mais la politique de proximité entamée par les cadres et le personnel agronomique de notre Groupe a contribué à l’amélioration des relations avec les planteurs de betteraves et de canne à sucre. Les pouvoirs publics ont accordé une augmentation du prix du sucre totalement destinée à la révision des prix des plantes sucrières à partir de la campagne 2007.
Quant à la subvention forfaitaire instaurée depuis 1996, elle garantit un prix minimum pour les planteurs et assure une stabilisation des prix pour les consommateurs.

Que répondez-vous à certains opérateurs marocains qui estiment que le sucre comme intrant leur coûte trop cher par rapport au marché international ?
Comme vous le savez, sur une production mondiale de sucre de l’ordre de 150 millions de tonnes par an, seule une quantité représentant 20 % de cette production est commercialisée par le marché libre.
Le cours mondial actuel du sucre est caractérisé par une forte volatilité. Le régime sucrier actuel dans notre pays assure un prix stable pour les opérateurs marocains et un approvisionnement régulier au cours de toute l’année avec les quantités adaptées pour ces opérateurs.
Nous avons engagé des actions pilotes pour optimiser la logistique d’alimentation de nos clients industriels. Il est à noter que le prix du sucre blanc à la consommation au Maroc se situe à un niveau inférieur à celui pratiqué dans les pays limitrophes.

Vous êtes en train d’élaborer un plan sur 5 ans  pour les cultures sucrières avec le ministère de tutelle. De quoi s’agit-il au juste ?
Le choix porté sur l’offre de notre groupe lors du processus de la privatisation a été basé sur le plan de développement de l’industrie sucrière que Cosumar avait présenté pour les dix années à venir. Pour réussir les objectifs fixés par ce plan, il est indispensable que toutes les parties prenantes dans ce secteur (planteurs, pouvoirs publics et Cosumar) opèrent de manière harmonieuse pour réussir la mise à niveau de la filière.
Dans ce cadre, le projet «Indimage 2012», conduit par nos ressources et avec la contribution de cabinet, de consultants spécialisés, a fait ressortir un ensemble d’axes d’amélioration qui est partagé avec les différents acteurs de la filière. Cette dernière est une filière intégrée et organisée.
Elle crée et distribue la richesse localement dans les régions où sont plantées la betterave et/ou la canne. Sa  production est totalement destinée au marché national. Ce sont des atouts très importants qui gagnent à être consolidés et développés dans un cadre contractuel entre les intervenants, (producteurs et pouvoirs publics), dans le secteur.

Etes-vous prêts d’ici là à affronter la concurrence étrangère ?
L’amélioration de la compétitivité du secteur sucrier est possible à moyen terme par la conjonction des efforts de tous les acteurs de la filière : les pouvoirs publics, les producteurs et la Cosumar. Pour les pouvoirs publics, il s’agit de la mise en place d’un régime réglementaire adapté.
Pour les producteurs de plantes, il est question de l’amélioration des performances agricoles. Et, enfin, pour la Cosumar à travers la mise en œuvre de son plan d’investissement dans l’outil industriel.

Perspectives de développement

Le conseil d’administration de Cosumar, qui s’est réuni le 15 mars dernier, a défini trois axes pour le développement de cette filiale du groupe ONA :
1. Les investissements complémentaires engagés à Sidi Bennour après la campagne 2005-2006 permettront la réalisation de la campagne betteravière 2006-2007 de Doukkala dans de meilleures conditions.
2. Le programme de modernisation de la raffinerie et la mise en œuvre d’un contrat tripartite (Etat- Amont agricole et Cosumar) contribueront à l’amélioration de la visibilité pour tous les acteurs sucriers.
3. La mise en oeuvre des plans d’action du programme « Indimage 2012 » continuera de favoriser la mise à niveau des filiales, la concrétisation des synergies et la consolidation des performances.

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