Culture

Mohamed Mansouri Idrissi : «Le concept soufi illumine mes oeuvres»

© D.R



ALM : Presentez-nous les œuvres que vous exposez à la galerie Bab El Kébir ?
Mohamed Mansouri Idrissi: Je réfléchis et médite, souvent la nuit, quand tout devient  calme. Et de ces pensées nocturnes naissent des couleurs que je transcris le jour qui suit, sur ma toile… Cette exposition qui a été inaugurée lors de l’événement «La nuit des galeries» s’inscrit donc parfaitement dans ma méthode de travail… Présenter la nuit sur une toile peinte le jour.

Comment se traduit l’influence de la culture soufie sur vos toiles ?
Mon expérience soufie a commencé lorsque j’ai quitté mon premier atelier, sur les rives du Bouregreg pour un atelier plus loin, plus calme et donc plus propice à la réflexion et à la méditation. Depuis, mon registre des couleurs ainsi que les formes auxquelles je recourais allaient progressivement changer, se transformer et se métamorphoser pour, au lieu de donner à «voir», plutôt faire entrevoir un monde pour le suggérer. Tout cela s’est construit progressivement au fil de mes lectures sur la mystique en général et sur les soufis en particulier pour m’imprégner de leur monde, et de leur expérience dans l’échelle de leur station menant vers l’unique «Mi’raj».

Vous effectuez une recherche sur la pensée de Saint-François d’Assise et sa correspondance spirituelle avec Ibn Arabi. Que vous ont révélé ces écrits sur vos œuvres ?
Les écrits de Saint-François d’Assise et d’Ibn Arabi m’ont révélé qu’il y a correspondance entre l’idée et la couleur… Ainsi, dans ma peinture, je me suis rendu compte que les couleurs ne se succédaient pas au hasard, et qu’il y a progression chromatique comme il a y évolution d’un sentiment… J’ai donc vu tout naturellement naître sur mes toiles quelques manteaux de derviches, quelques cordons de ceinture de religieux, et tout le mouvement dans mon travail prenait son sens…. Car oui bien sûr, il y a du soufisme dans mes toiles… Mais attention, il y a d’abord eu mon style, produit de ma personnalité, résultat des recherches spirituelles nombreuses.  Ensuite, j’ai tellement intégré le concept soufi que celui-ci «illumine» mes œuvres, c’est-à-dire qu’il y met de la visibilité, de la transparence, de l’âme aussi…

Quel message voulez-vous transmettre à travers vos œuvres ?
Saint-François d’Assise a écrit : «Tout ce qu’il y a de bon dans les écrits des païens n’appartient ni aux païens ni à qui que ce soit, mais à Dieu seul, de qui nous vient tout le bien».
Je propose donc aux artistes de travailler dans cette direction, de façon à aider, même un peu, les admirateurs de nos toiles à s’élever intellectuellement et spirituellement… Comme le disent les soufis, «tout ce qui s’élève converge»… et moi, ça me suffit !!!

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