Culture

Mouna Ouafik : «www.lo3ab.com est ma dernière collection de nouvelles»

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ALM : www.lo3ab.com, pourquoi avoir choisi ce titre pour votre dernière collection de nouvelles ?
Mouna Ouafik : Cela fait environ cinq ans que j’attendais la sortie de cet ouvrage. J’ai eu des difficultés pour le publier parce qu’aucun éditeur n’accepte des travaux du genre vu le manque de profits qu’ils génèrent. Pour le titre, je l’ai choisi parce que je rêvais de trouver un lien en langue arabe à chaque fois que je lançais une recherche sur la Toile. Malheureusement cela ne marchait pas. Mais c’était une prévision pour l’avenir car de tels sites existent actuellement.

Le même titre a été donné à une nouvelle dédiée à Malika Moustadraf et parue dans la collection. Pourquoi ?
Je dirais que c’est toute la collection qui a donné lieu à la nouvelle dédiée à la défunte Malika Moustadraf qui était mon amie. J’étais très émue par sa mort c’est pourquoi la nouvelle lui a été dédiée. Celle-ci parle également de la vie. Et à mon sens tout élément de l’existence est un jeu. D’où le titre www.lo3ab.com.

Pourquoi y avoir inséré des phrases en langue française ?
Le texte l’exigeait. Malika Moustadraf écrivait toujours : Monsieur le passé, laisse-moi passer ! je m’en suis souvenue c’est pourquoi je l’ai écrite dans la nouvelle www.lo3ab.com. Pour moi ce qui importe c’est la communication et non la langue.

Pourrait-on estimer que www.lo3ab.com est un récit autobiographique ?
C’est vrai que je suis présente dans cet écrit. Mais mes personnages sont composés de différents êtres humains.

Ne pensez-vous pas que vous avez été terrible dans cette collection ?
Je suis une personne qui interagit comme il y a une certaine hardiesse là-dedans. Aussi, je suis plus concentrée et précise dans mes écrits.

On a assisté à une certaine ambiguïté dans cette collection de nouvelles. Que répondez-vous à cela ?
Je ne pense pas. Cette œuvre est plus adressée à une élite. J’y ai véhiculé ma propre philosophie existentialiste. A travers cette collection, j’avais envie de faire un nouvel apport au monde de la nouvelle. Et j’espère avoir réussi le pari.

Cela ne vous décide pas à vous lancer dans le roman ?
Vous êtes le premier support médiatique à qui j’annonce que www.lo3ab.com est ma dernière collection de nouvelles. Pour le moment, je suis vivement attirée par la poésie, alors je travaille actuellement sur un nouveau recueil qui sera dédié à Whitney Houston. J’éprouve une grande interaction émotionnelle avec cette diva.
Vous savez à chaque fois que j’écoute sa chanson «I will always love you» je pleure, j’ai même pleuré quand elle est morte. Pour le roman, l’idée germe actuellement et je suis enthousiaste à ce propos, mais je ne peux pas dévoiler de détails.

Vous ne lisez plus comme avant. Pourquoi ?
Quand j’étais enfant, je prenais le manuel de ma cousine qui était mon aînée pour lire à haute voix même si je ne déchiffrais pas les lettres correctement. Actuellement, j’ai besoin de me souvenir de toutes mes connaissances sans lire, de faire mes découvertes moi-même pour les révéler avec ma propre langue. Et je ne vois pas l’utilité d’exploiter des expressions employées dans d’autres ouvrages.

Pourquoi avoir publié la majorité de vos œuvres à l’étranger ?
On me reproche toujours cela. Au Maroc, les maisons d’édition préfèrent éditer pour des écrivains de renom. Dans certains cas, il faut être pistonné pour pouvoir publier ses œuvres. D’autant plus qu’on a un grand problème de distribution. Malheureusement, les Marocains ne lisent pas beaucoup. Or dans l’Orient, je trouve toujours des facilités et un grand intérêt. Cela ne veut absolument pas dire que je renie ma marocanité. Au contraire je suis fière d’être marocaine. Et ce qui importe c’est que le contenu de mes œuvres soit au service de mon pays.

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