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Entretien avec Fouad Hani, auteur-compositeur et interprète : «Je travaille beaucoup sur ma musique»

© D.R

L’artiste marocain Fouad Hani nous parle de sa participation au 20ème Festival TANJAzz et de sa musique basée sur un rythme africain.

ALM : Que représente pour vous le fait d’avoir ouvert la programmation de TANJAzz 2019 ? 

Fouad Hani : C’est un honneur pour moi d’ouvrir la programmation du Festival TANJAzz, dont ma première participation remonte à 2008. Je remercie les organisateurs de m’avoir invité à prendre part pour la quatrième fois à ce festival.  Je suis ravi qu’ils continuent de me faire confiance et d’aimer ce que je propose une musique basée sur un rythme africain que nous trouvons chez nous au Maroc. Je remercie également Philippe Lorin, fondateur de TANJAzz, d’avoir fait de ce festival une réussite et d’avoir pensé à faire passer des artistes rares qui existent, mais personne ne les connaît.

Qu’est-ce que vous avez présenté lors de votre premier concert programmé, dimanche dernier à Mandoubia?

Je me suis produit sur scène avec deux instruments traditionnels : le gougou et l’hajhouj, utilisés respectivement par des musiciens Gnaoua et ceux du Moyen Atlas. J’ai voulu ensuite jouer de la guitare, puis de la flûte traversière. J’ai interprété des morceaux de mon répertoire lors de mon dernier concert. J’ai essayé de préparer quelque chose d’original pour mon public. Je suis auteur-compositeur, je trouve que personne ne peut m’écrire ce que je peux raconter ou ne peut penser à ma place. Personnellement, je n’ai pas fait d’études littéraires et pourtant j’écris de la poésie et des textes de mes chansons. Je n’ai jamais été au conservatoire, mais j’ai appris tout seul à accorder ma guitare.

Pourriez-vous nous parler des réactions du public à votre dernier spectacle ?

J’étais très ravi et ému de cet accueil chaleureux que le public m’a réservé tout au long de mon concert à Mendoubia. Les gens étaient exaltés et sont partis, à la fin de cette soirée, en train de répéter quelques titres de mes chansons en arabe, en français et en anglais, comme Mïmouna, les magouilles,… Ils ont bien réagi même pour les chansons en des langues qu’ils ne parlent pas.

Comment avez-vous développé votre talent ?

J’ai grandi dans ce milieu de Gnaoua. Mes parents avaient l’habitude d’organiser, chaque année, une lila (soirée) au mois de Chaabâne. J’ai réussi avec le temps à écrire un recueil sur la musique Gnaoua au 20ème siècle. J’ai déjà fait des voyages en Afrique pour développer mes connaissances dans cet art. Cela m’a amené à rencontrer des vieux maâlems Gnaoua au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Mali. J’ai eu la chance de rencontrer, à Salé, Maalem Ba Hamane et d’avoir eu de longues discussions avec lui sur l’évolution de cette culture au Maroc.

Comment expliquez-vous votre absence de la plupart des festivals au Maroc ?

J’attends toujours l’occasion de m’y produire. Je ne sais pas pourquoi on ne me programme pas dans les festivals d’Essaouira et Mawazine. Je crois que j’y ai droit comme artiste marocain, aimé et suivi de son public. Je n’en veux à personne mais c’est dommage de voir toujours les mêmes noms en train se produire sur leurs scènes. Entre-temps, je travaille beaucoup sur ma musique. Je suis toujours en train de jouer des instruments et de chanter. Je viens de sortir deux CD : «Salama for the word» et «Tagnawit».

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