Musique

«Jil Lklam. Poètes urbains» retrace le parcours de la nouvelle scène musicale

© D.R

Une publication avec le soutien de la Fondation BMCI

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Les auteurs de «Jil Lklam. Poètes urbains» focalisent sur l’année 2003 qu’ils qualifient de «charnière» bien qu’elle ait été marquée par l’affaire des 14 jeunes musiciens satanistes.

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L’évolution remarquable de la scène musicale marocaine fait l’objet d’un décryptage intéressant dans «Jil Lklam. Poètes urbains». Un ouvrage publié avec le soutien de la Fondation BMCI et écrit par la sociolinguiste et spécialiste de la darija, Dominique Caubet, et le blogueur, militant culturel et musicien, Amine Hamma.

Pour retracer cette évolution, les deux auteurs remontent aux années 1993-2003 lors desquelles les groupes de musique avaient tendance à foisonner en différents styles sans omettre d’évoquer le phénomène Ghiwani qui, lui, a évolué dans les années 60. Ces nouveaux groupes à l’instar de Gnawa Diffusion sont hissés par des festivals qui accompagnent cette vague. Tel est le cas du «Boulevard des jeunes musiciens» devenu «L’Boulevard». Par la suite, les auteurs de «Jil Lklam. Poètes urbains» focalisent sur l’année 2003 qu’ils qualifient de «charnière» bien qu’elle ait été marquée par l’affaire des 14 jeunes musiciens satanistes.

Après quoi, Dominique Caubet et Amine Hamma passent au phénomène «Nayda», ayant émergé en 2007, suivi de la création en 2009 de nouveaux lieux, notamment le Boultek et les anciens abattoirs. Des endroits qui accueillent ces nouveaux artistes pour s’y produire. Cette dernière année est également marquée par le développement des réseaux sociaux et des émissions de télé-réalité dédiées à la chanson.

Ces périodes sont suivies du Printemps arabe qui n’a pas vraiment eu d’impact sur la créativité des formations musicales existantes. «Après l’adoption d’une nouvelle Constitution en juillet 2011, tout est progressivement rentré dans l’ordre établi, et certains des jeunes qui s’étaient investis dans le #Feb20 ont choisi d’autres formes d’actions dans le champ culturel», indiquent les auteurs dans la page 33 du livre. Celui-ci zoome également sur les années 2012-2016 durant lesquelles les jeunes musiciens ont l’esprit «système D» comme le soulignent les auteurs qui ne manquent pas de mettre l’accent sur la «parole directe» que permet la darija dans les paroles des chansons de la nouvelle scène. Une langue également qualifiée de poétique par les auteurs qui estiment par l’occasion: «Cette génération est remarquable parce qu’elle a eu la force de s’assumer, de montrer une réalité parfois dure, pour mieux la dénoncer et la combattre. Elle a également mis en avant son appartenance à la rue, zan9a, et à une contre-culture, subversive et anti commerciale». L’objectif étant de «dénoncer les maux de la société».

«On l’a constaté, les choses ont changé dans le domaine des arts de la rue durant ces vingt années et c’est bien normal ! Une évolution qui a représenté une véritable reconnaissance par la société marocaine, qui a globalement intégré cette forme d’art comme faisant partie du paysage culturel marocain, ce qui était loin d’être facile», concluent les auteurs du livre qui  comprend également des entretiens avec des spécialistes en musique et les paroles des chansons des artistes en question.

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