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Laila Ghofrane: «J’aimerais bien que les artistes marocains investissent la scène arabe»

© D.R

Entretien avec Laila Ghofrane, chanteuse marocaine

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Je préfère ne pas lancer n’importe quelle chanson. Je dois plutôt fournir un effort énorme pour trouver les bonnes paroles et compositions. Vu les conditions actuelles, il est difficile de trouver une bonne chanson.

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ALM : Vous vous êtes éclipsée de la scène marocaine. Pourquoi ?

Laila Ghofrane : A mon sens, ce n’est pas une éclipse ou une absence, c’est plutôt un retard. Pour ma part, je préfère ne pas lancer n’importe quelle chanson. Je dois plutôt fournir un effort énorme pour trouver les bonnes paroles et compositions. Vu les conditions actuelles, il est difficile de trouver une bonne chanson. C’est ce qui occasionne toujours un retard pour moi. D’ailleurs ce n’est pas la première fois que je reporte le lancement d’une chanson. Par contre, quand je suis prête, je m’affiche avec une œuvre qui respecte le goût du public qui l’apprécie. Je ne vous cache pas que le public marocain me manque et bientôt j’aurai une très belle œuvre à lancer.

Pourriez-vous nous en donner un avant-goût ?

En ce qui concerne la chanson marocaine notamment, je suis en train de faire le choix entre plusieurs styles. Pour l’heure, je ne pourrai préciser le style sur lequel mon choix va se porter que quand j’en serai sûre.     

Qu’est-ce que cela vous a fait de recevoir récemment un hommage lors du festival «Layali Al Ouns» à Rabat ?    

C’était un événement grandiose et un jour historique dans ma vie ! J’ai vivement apprécié et spécialement aimé cet hommage au Maroc qui revêt un caractère particulier par rapport à d’autres que j’ai reçus ailleurs.

Vous aviez déclaré votre désir de vous lancer dans la personnification. Y aurait-il un projet dans ce sens ?

Vous savez ! Je n’en avais pas envie depuis longtemps. Par contre, je recevais constamment des scénarios que je lisais et dans lesquels je ne me retrouvais pas. Actuellement, je veux mener cette expérience de la manière que j’entends. Il s’agit de la personnification mêlée à la chanson. Le tout en reflétant ma personnalité. Et il est sûr qu’il y aura un projet dans ce sens. Pour l’heure, je continue à lire les scénarios qui foisonnent autour de moi. D’autant plus qu’il est difficile de faire un choix pour le plaisir du public qui me respecte et apprécie parce que c’est celui-ci qui m’a fait. A mon tour, je me dois de le respecter.

À quand un album entièrement marocain ?

J’aimerais bien. J’espère trouver une dizaine de chansons. Encore faut-il que celles-ci soient à la hauteur des attentes du public marocain habitué à mon propre style de bonne qualité. Pour l’heure, mon manager au Maroc, Mohamed Moufid  Abba Sbaï, me demande de prolonger mon séjour au Maroc pour faire le bon choix de chansons. En tout cas, j’ai dans l’ensemble 15 albums y compris  «Choukrane ya jarh» que j’ai conçu à un moment  difficile.   

Est-ce que les chanteurs marocains fréquentent toujours l’Egypte ou cela a changé ?

Au contraire,  cela n’a pas changé parce que l’Egypte a toujours une industrie artistique. Ce pays contribue à la renommée de l’artiste non seulement dans son périmètre mais aussi au niveau du Moyen-Orient en entier y compris les pays du Golfe et le Maghreb arabe. Il est certain que plusieurs artistes marocains et arabes se rendent en Égypte et visitent la maison de l’opéra et les conservatoires du pays. C’est le cas d’Abdelfattah Grini, Jannat mais pas autant que  ma génération.

Est-ce que la nouvelle vague de chanteurs risque de faire oublier les classiques ?

Absolument pas !  La vague apparaît de temps à autre et disparaît rapidement. Ainsi, le retour est fait aux classiques et c’est une tendance actuelle en termes de paroles et compositions. C’est ce que je remarque depuis une année.

Que pensez -vous de la technique du play-back ?

Elle ne contribue pas à l’existence de l’artiste sur la scène. Pour ma part,  je ne peux pas utiliser  le play-back. Je chante plutôt en live et au cas où il n’y a pas à un moment de musiciens, je peux dédier au public un a capella. Cela me fait plaisir de faire entendre ma voix en live.

Envisagez-vous de participer à des festivals lors de la prochaine période estivale ?

J’espère plutôt  participer à des festivals au Maroc. C’est ici que le public m’a fait. C’est pourquoi je souhaite lui consacrer une grande partie de ma vie dans l’avenir.

Quelle serait la différence entre vous et les artistes de votre génération qui ont évolué en Égypte ?

Chaque artiste a son empreinte, son caractère particulier et son propre style qui le distingue de l’autre. Chacun a aussi une caractéristique esthétique dans sa voix et en termes de choix de chansons . Pour ma part,  je trouve qu’il n’y a pas de concurrence en art.

Ne redoutez-vous pas la concurrence de la nouvelle vague ?

Au contraire, le bon artiste est celui qui veut du bien pour son pair. Je fais partie d’une génération qui va disparaître. Il faut qu’il y ait une nouvelle génération pour nous compléter. J’aimerais bien que les artistes marocains investissent la scène arabe. 

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