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Le festival de la parole sage est marqué par l’interprétation de chants du Malhoun : Sidi Abderrahmane El Majdoub dans tous ses états

© D.R

Le 5ème Festival Sidi Abderrahmane El Majdoub de la parole sage, clôturé le 28 mai à Meknès, était non seulement artistique mais aussi intellectuel.

Samedi dernier, les paroles perpétuelles de Sidi Abderrahmane El Majdoub, disparu depuis plus de quatre siècles, ont été célébrées le temps de la conférence scientifique intitulée «Les états d’âme dans la poésie de Sidi Abderrahmane El Majdoub». L’objectif étant, selon Mohamed Benali, directeur artistique du festival initié par l’association Forum de Meknès pour la culture et le développement, d’aborder différents aspects des poèmes de ce parolier.

Aux yeux de Mohamed Ramses, chercheur spécialiste en patrimoine marocain, qui a approché le sujet de l’intitulé selon un angle critique, «Sidi Abderrahmane El Majdoub était connaisseur de Dieu qui méprisait le corps en glorifiant l’âme». Preuve en est, selon les dires du chercheur, les poésies «Al Majdoubiates» entre autres de ce parolier dont l’idée du mépris du corps ne fait pas l’unanimité. Pour M. Ramses, «le corps exprime avant toute parole notre for intérieur. C’est pourquoi El Majdoub ne devait pas le mépriser».

Quant à Abdelmajid Fennich, modérateur de la rencontre, il estime que la pérennité de la poésie d’El Majdoub dont les paroles sont toujours monnaie courante prend essentiellement appui dans la prise de conscience du sens populaire. «Ce parolier a traduit la réalité en paroles rimées. Il a fait la sagesse voulue par les Marocains. Ses paroles ont intégré la recherche scientifique de par l’apport du dramaturge, feu Tayeb Seddiki», précise M. Fennich.

Outre cette rencontre, la même journée a été marquée par l’organisation de la cérémonie de signature du livre «L’esthétique de l’écriture de poèmes paroliers marocains modernes… Pratique textuelle d’Ahmed Lamsyeh» de l’auteur Mourad El Kadiri. Il s’agit d’une thèse de doctorat, première en son genre au Maroc dans le domaine du zajal (paroles).

En soirée, le groupe féminin Assafae a animé un spectacle d’art Masmoudi. Cet art, purement meknassi, a ses propres instruments et rythmes. Lors de ce show, les femmes du groupe ont interprété des chants du Malhoun. Pour la fondatrice de ce groupe, Zhour Khallafi, la participation au festival est une occasion pour rappeler un art meknassi authentique. «J’espère qu’il ne disparaîtra pas parce qu’il allie les louanges, le sens de l’humour et la poésie d’amour», caresse-t-elle. 

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