Musique

Rencontre avec Hassan Boussou, le plus jeune des Maâlems gnaouis

© D.R
 
ALM: Comment voyez-vous la relève pour la musique gnaoua ? Les jeunes sont-ils toujours intéressés par cet art?
 
Hassan Boussou : La relève me paraît très bonne (rires). Les jeunes d’aujourd’hui sont très intéressés par la musique gnaoua, nous constatons cela depuis 18 ans que le festival existe. Année après année, l’avenir de cet art prend forme, et cela nous honore. Il faut dire que ce festival a donné aux Maâlems l’occasion de s’ouvrir sur le monde, de faire connaître leur musique et d’intéresser de plus en plus le jeune public. Malgré les nombreuses fusions qui se font, la musique gnaoua arrive toujours à toucher l’oreille et le cœur de celui qui l’écoute.
 
Justement, certaines personnes pensent que ces nombreuses fusions dont vous parlez font perdre son authenticité à la musique gnaoua. Qu’en pensez-vous ?
 
La fusion a deux faces, elle peut être constructive, comme elle peut tout détruire. Si l’artiste respecte et tient au patrimoine marocain, aucun style musical ne pourra prendre la place de l’autre. Il faut garder en tête que la musique gnaoua est une musique mère, comme le jazz et le blues, elle provient de l’expérience humaine. Elle raconte l’histoire d’un groupe de personnes qui ont vécu dans la souffrance à cause de l’esclavagisme. Et donc, même si l’on opère des fusions, quand on revient à la musique mère, celle-ci est toujours aussi authentique.
 
Pendant votre carrière, vous avez fait un très grand nombre de collaborations musicales, un peu partout dans le monde. Quelle était votre expérience la plus mémorable ?
 
Toutes étaient très belles. Mais l’une des expériences les plus enrichissantes d’un point de vue musical était la fusion avec Jacques Bart Schwarz (Jazzman et saxophoniste Guadeloupéen, ndlr) en 2011 ainsi que toutes celles que j’ai pu avoir avec des musiciens africains. Ce sont là les rencontres qui ont marqué mon parcours dans tagnaouite.
 
Vous avez récemment sorti un album inédit des chansons de votre père, Hmida Boussou. Pourquoi avoir attendu si longtemps?
 
Il n’a pas tardé, cet album attendait simplement le bon moment pour sortir, et ce bon moment est arrivé. Cet album est une promesse que j’avais faite au public de mon père il y a quelques années. Initialement, ce devait être un travail qui rassemble le père et le fils en 2005, mais le destin a voulu que mon père décède avant que l’album n’ait le temps de sortir. Depuis cette date, je sentais que j’avais l’obligation de faire de sa dernière œuvre un véritable hommage au Gnaoui qu’il a été, qui a laissé sa marque dans le patrimoine gnaoua. Dès que j’ai eu l’opportunité de le faire découvrir au public je n’ai pas hésité. J’espère que ce travail sera apprécié.

 

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