Musique

Zarabi: Quand Oum apprivoise le désert

© D.R

Mardi 10 novembre, Casablanca a redécouvert sur la scène de l’Institut français une artiste authentique, sensuelle et exceptionnelle : Oum. Après le succès de Soul Of Morocco, Oum s’est lancée et a réussi le pari de tisser «Zarabi», un album très coloré à l’image de ses souvenirs d’enfance et de ses évasions dans le désert auquel d’ailleurs elle rend hommage avec une fidélité déconcertante.  

«J’avais besoin de me produire chez moi, ici et maintenant», avait confié Oum au public venu découvrir son tout nouvel album, Zarabi, dont le titre est inspiré des tisseuses de tapis que l’artiste a croisées sur sa route pour enregistrer son album dans le sud du Royaume, à Mhamid El Ghizlane.

Impressionnée par la manière avec laquelle ces tisseuses rassemblent des restes de vêtements pour fabriquer leurs tapis dans la mesure où elles assemblent la mémoire vestimentaire d’une famille dans un même tapis, Oum dit avoir instantanément ressenti une proximité profonde avec son travail d’écriture et de composition.

Cet album est, on le ressent, le plus personnel et intime des créations d’une Oum qui tantôt raconte ses souvenirs d’enfance, tantôt confie ses amours et son attachement à ses origines. Si Oum a choisi de baigner dans un univers coloré, pluriel et diversifié pour nous livrer son tout dernier-né, cela n’a pas su pour autant lui ôter le grain de la simplicité à laquelle elle nous a habitués. Dans la conception des dix titres de Zarabi, Oum a choisi une composition qui réunit aussi bien l’Orient que l’Occident.

C’est en effet à l’aide d’un oud, une contrebasse, une trompette et des percussions que la magie du désert nous a été racontée. Grâce à Zarabi, l’on retrouve également une autre dimension de la chanson marocaine. Une chanson plus recherchée où la rythmique et surtout les paroles renvoient facilement aux petites bribes du passé de chacun.

En excellente parolière, «Oum passe de la phrase musicale à la phrase littéraire. Son imaginaire, gorgé de musiques berbère, égyptienne, hassanie, gnawa ou arabo-andalouse, est ourlé de poésie, de langage de l’intime et de chants d’amour», avait souligné une éditorialiste de la place.
Zarabi a par ailleurs la particularité d’être enregistré en extérieur.

Fait qui lui donne une proximité avec l’environnement dont il a été inspiré et qui, sans doute, ne manque pas de transporter les mélomanes le temps de quelques morceaux vers ce désert brillamment honoré dans l’album.

«Au départ, nous avions installé tout le matériel dans la cour de la maison où mes musiciens et moi étions réunis pour la semaine, à Mhamid El Ghizlane. Mais rapidement, nous avons senti qu’il fallait le faire à l’extérieur, nous n’étions pas venus jusque-là pour rester enfermés.

Evidemment, le désert est tout sauf prévisible. Alors ne vous étonnez pas d’entendre parfois le vent souffler, ou un oiseau chanter», précise Oum, pour qui le patrimoine musical se transmet d’abord à travers l’histoire et par le voyage des peuples.

Pour les mélomanes, Zarabi sera présenté le 13 novembre 2015 à Rabat dans le cadre de Visa for Music. N’hésitez pas à le découvrir !

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