Culture

Mustapha Bakbou : Le retour aux sources

© D.R

Il est issu d’une longue lignée de Mâalems gnaouis, les Bakbous représentant à Marrakech une véritable tradition ancestrale de Tagnaouite. Mais c’est au sein de la troupe Jil Jilala qu’il a le plus brillé, avant de revenir à ses sources, avec les Rjaf’ Allah. Les amateurs de cette figure emblématique des Jil Jilala ont été ravis de retrouver un Mustapha Bakbou sous son nouveau jour, celui du Mâalem gnaoui qu’il a toujours été et qu’il n’abandonne que pour mieux s’armer de nouvelles expériences musicales et pour conquérir de nouveaux publics.
Des retrouvailles organisées par l’Institut français de Fès-Meknès dans le cadre des soirées artistiques des «Nuits de Ramadan 2004 » et que l’artiste et sa troupe ont inauguré vendredi et samedi derniers dans les deux villes impériales. L’occasion de redécouvrir un Mustapha Bakbou fidèle à lui-même et qui traîne avec allégresse une tradition gnaouie qui, au-delà de tout aspect folklorique, recèle une extrême richesse. Et pour cause, Mustapha Bakbou fut initié à Tagnaouite à l’âge de 12 ans. C’était grâce à son père, Mâalam gnaoui qu’il accompagnait dans les lilas, ces cérémonies, comme le précise Bertrand Hell dans «Le tourbillon des génies au Maroc avec les Gnawa», dont les étapes sont ponctuées par le sang et le sucre, le rire et l’extase, les couleurs et les parfums, la danse et la fureur, le jeu et le drame. Le jeune Mustapha commençait alors par jouer des Krakebs, étape nécessaire pour apprendre «le métier». Il intégra par la suite le groupe de son frère Ahmed Bakbou, qui fut son second Mâalem après son père.
Dans les années soixante-dix, Mustapha Bakbou commença à jouer du guenbri et devint Mâalem à part entière à son tour. Un statut qui lui a permis, en 1974, d’entreprendre sa première tournée européenne, aux côtés de Catherine Forestier. Une tournée de deux ans qui l’a emmené en France, en Angleterre, en Belgique et aux Pays-Bas.
Sa célébrité au Maroc a été atteinte grâce à son aventure avec la formation musicale Jil Jilala, groupe marocain devenu légendaire à l’instar des Nass El Ghiwane, laquelle aventure a commencé en 1984.
Cette aventure qui a donné sept albums et qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Mustapha Bakbou partage ainsi sa passion pour la musique entre les Jil Jilala et les Rjaf’ Allah, son groupe Gnawi, avec lequel il a participé à différents festivals internationaux dont celui d’Essaouira. Un festival qui est devenu le rendez-vous incontournable de la culture Gnawie au Maroc et dont Mâalem Bakbou est l’un de ceux qui en perpétuent l’esprit et l’art.

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