Culture

Mustapha Dassoukine : «Derb Sultan est mon emblème»

© D.R



ALM : Que signifie pour vous Derb Sultan ?
Mustapha Dassoukine : Je suis né à Derb Sultan et plus précisément à Derb Kallouti. Mes racines y sont ancrées autant que celles de mes parents et de mes grands-parents. C’est un lieu qui m’a porté chance,  je le considère comme mon emblème. Derb Kallouti a donné naissance à plusieurs personnalités qui se sont illustrées dans divers domaines. Je cite des joueurs du Raja, des artistes et des acteurs tels que Mustapha Zaâri, Mustapha Toumi, Mohamed Khalfi, Naima Lamcharki et d’autres.

Quelles sont les autres figures de Derb Sultan que vous avez côtoyées ?
Je me souviens de mes anciens amis : Pitchou Mustapha, Baiza, Moussa, El Ouazzani, Roudani, l’artiste Haja El Hamadouiya et le joueur du Wydad Chicha. Il y a aussi la famille du grand homme de théâtre Taïb Seddiki. On le surnommait Ould Adoul, son père était un grand fqih.
 
Parlez-nous de vos souvenirs dans ce quartier ?
Derb Sultan se caractérisait également par le comportement exemplaire de ses habitants. Les portes des maisons étaient toujours ouvertes aux voisins.  Ce quartier nous a beaucoup donné. Je me suis marié à Derb Sultan, d’une native du même quartier. Je ne peux pas oublier le vendeur des anciens livres dans le quartier. On surnommait ce dernier «khali» (mon oncle). Il était aussi connu pour avoir une forte mémoire, il pouvait se souvenir  des titres des livres les plus anciens même s’il ne savait ni lire ni écrire.  Aussi la fête du Trône annonçait  la grande liesse populaire. Le quartier s’illuminait pendant cette fête. On dressait des tentes et on accrochait des drapeaux partout. On organisait des sketches et des concerts. C’est là où j’ai appris le métier de comédien. Quand j’étais encore un petit gamin, j’accompagnais les autres garçons du quartier à la plage de Aïn Diab le matin. On s’organisait pour avoir de l’argent et prendre un grand taxi qui nous coûtait à peu près 2,5 dirhams aller-retour. 

Y a-t-il aussi des lieux qui ont fait la particularité de ce quartier?
Ce quartier était connu pour ses «hammams» qu’ils soient pour femmes ou pour hommes ainsi que ses fontaines. Il était célèbre pour ses multiples terrains de football. Chaque terrain portait un nom. Je cite le terrain «Chili», terrain «Kango», terrain «Hafra». Je me souviens du café El Watane que fréquentaient à  cette époque les résistants et d’autres personnalités. Je me rappelle du marché de la menthe ou encore «Souk Jmiaâ». Il y avait aussi plusieurs salles de cinéma, je cite «Kawakib», «Chahrazad», «Bahia».  Ce quartier se distinguait aussi par l’existence de plusieurs mosquées et «mederssa». C’est d’ailleurs dans ces dernières où j’ai appris le Coran.

Est-ce que vous visitez souvent ce quartier ?
Effectivement, je visite ce quartier de temps en temps pour revoir mes anciens amis et me souvenir de mon enfance, même si je trouve que plusieurs choses ont été changées.

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