Culture

Nador : Mattougui expose ses tableaux

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Témoin d’une époque, mémoire d’une génération, l’artiste-peintre Mohamed Mattougui est de ces artistes qui ont balbutié leurs premiers dessins avant même de maîtriser l’écriture et la lecture. Un autodidacte qui puise sa muse dans le quotidien pour en faire un mélange sublime de couleurs vives et éclatantes faisant l’originalité de tout ce qui est porteur d’espoir et de vie. Mattougui se présente comme un passionné de l’originalité dans toute création artistique et adepte de la sauvegarde du patrimoine local dans toutes ses manifestations. «Certes, on peut modifier les goûts et les représentations qu’on fait du quotidien mais moi, je préfère relater ce que certains ont tendance à ne pas voir dans ce qui nous reste encore de beau à peindre et à mémoriser». C’est en ces termes qu’il se présente lorsqu’on lui demande pourquoi il calque le vécu des hommes.
Mattougui a intégré le monde de la peinture par hasard alors qu’il venait à peine de boucler ses dix ans. Il réalise ses premiers dessins, comme tous les enfants des années quarante sur un quelconque bout de papier avec des pinceaux de circonstance ou des crayons de couleurs abîmés, dont un croquis d’une «marchica» imaginaire en 1946, mais qui est devenue un projet structurant du tourisme national en 2009.
C’est la fascination d’un peintre espagnol qui allait le faire plonger dans un monde de créativité aux contours infinis. Et alors que les maîtres de l’époque avaient pour nom Picasso ou Braque, son initiateur n’était autre que cet explorateur-peintre résidant à Tétouan qui avait pour nom Péyo Totchi. Et depuis cette date, à savoir 1944, il a réalisé quelque 300 tableaux dont la majorité ont été achetés par des ressortissants marocains résidant en Europe. «Mes thèmes sont simples. C’est le paysage envoûtant de mon pays et spécialement de ma région Nador: montagnes, rivières, vestiges, paysages marins, artisanat et quartiers populaires sont les sources de mon inspiration. À cela s’ajoute mon admiration  pour certains héros de mon pays comme Abdelkrim Al Khattabi, Mohammed V et Mohammed VI qui est en train de faire renaître le Rif de ses cendres. Ce sont des références qui cadrent l’espace de mes toiles», confie-t-il. Et de poursuivre : «Dans ce registre, je fais une confidence aux lecteurs d’ALM, c’est que j’ai réalisé un tableau identique à plus de 90 %  à  feu Mohammed V, lorsqu’il était en exil alors que je ne l’avais jamais vu. C’est juste à partir de mon imagination et de la description qu’a faite une radio espagnole de l’époque du  Sultan du Maroc que je l’ai réalisé.  Ce n’est que lorsqu’il a visité Nador au début des années soixante que je me suis rendu compte que mon imagination ne m’a pas trompé», a-t-il confié.  
Les batailles des Marocains contre l’occupant espagnol sont au même titre des références et des sources d’inspiration : «le côté lyrique est nécessaire à toute œuvre qui veut inculquer aux jeunes des valeurs de prouesses et d’héroïsme. La femme est aussi au centre de mes préoccupations car je vois mal un artiste qui zappe les femmes. Elles sont soit source de bonheur ou de malheur», a ajouté le peintre.

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