Culture

Nissabouri à la tête des Beaux-Arts

L’Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca existe depuis 1950. Elle a connu quelques beaux jours lorsque le peintre Farid Belkahia en a eu la charge, pendant les années soixante. Et puis, elle est devenue une Belle aux bois dormants dans une métropole très active. Le directeur sortant a fait des efforts très louables pour la restructurer sur le plan administratif, mais le rayonnement de l’école sur le plan artistique est demeuré très insuffisant. Les objectifs de cette école doivent être absolument redéfinis si elle veut tenir la route. Aussi subtil et rompu aux arts plastiques que puisse être son nouveau directeur, le poète et écrivain Mostafa Nissabouri, rien ne pourra être fait tant que les objectifs de l’école ne seront pas formulés par rapport aux métiers d’art contemporain. En fait, les écoles des Beaux-Arts dans le monde entier ne sont plus ces vénérables institutions où l’on dispense un enseignement sur l’anatomie. Les Beaux-Arts couvrent en réalité des pratiques participant des arts vivants. Les formations s’étendent sur un champ très vaste. L’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris propose aux étudiants une formation en multimédia. Les nouvelles technologies sont ainsi enseignées au même titre que le dessin, la peinture, la sculpture ou la gravure. Ceci pour dire que l’ouverture sur le monde d’aujourd’hui est indispensable dans une école de Beaux-Arts. L’école supérieure des beaux-arts de Casablanca dispense un enseignement gratuit, tout en manquant très sérieusement de moyens. C’est à la direction, aux enseignants et aux étudiants de remédier à ce manque en commercialisant des objets. Il n’y a vraiment aucun mal à cela. Les précédents dans l’histoire de l’art sont nombreux, il suffit de citer l’école du Bauhaus qui ressemblait à une manufacture sans cesser de produire des objets d’une qualité artistique indéniable. Car la qualité de la formation dépend des équipements et des honoraires des enseignants. Il est aberrant qu’un professeur à l’Ecole des Beaux-arts de Casablanca touche à peu près 1200 DH par mois en tant que vacataire. Réfléchir au statut des profs devient urgent. La qualité de la formation en dépend. Il ne faut pas se faire d’illusions : il existe très peu de bons enseignants d’arts plastiques au Maroc, et ces enseignants n’accepteraient jamais de travailler s’ils sont mal payés. Il serait dommage de ne pas les associer à la restructuration d’une école dont on attend tous qu’elle change le paysage artistique à Casablanca. Jusqu’à ce jour, il n’existe qu’un panneau de signalisation, très bien designé au demeurant, pour rappeler aux Casablancais l’existence d’une école de Beaux-arts dans leur ville. La direction qu’il indique donnait sur un bâtiment-fantôme. L’espoir de voir ce bâtiment prendre un corps et une réalité, renaît avec la nomination du poète Mostafa Nissabouri au poste de Directeur de L’Ecole supérieure des Beaux-arts de Casablanca. L’homme est un amoureux fou des arts plastiques.

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