Culture

Noureddine Benouakkas, l’artiste technicien d’Arab’s got talent

© D.R

Quand la sensibilité artistique et la technicité interagissent pour faire ressortir des capacités de créativité étonnantes. Cette phrase résume, à elle seule, l’histoire de la vie de Noureddine Benouakkas. Cet «artiste technicien», devenu très célèbre dans le monde arabe grâce à l’émission «Arab’s got talent» diffusée chaque vendredi sur la chaîne MBC, ne laisse pas indifférent. «C’est un génie qui a du talent». C’est en ces termes que Amr Adib, le célèbre journaliste égyptien, a commenté, les performances de M. Benouakkas. Lors de la demi-finale de cette compétition, la version arabe de la célèbre émission «America’s got talent», M. Benouakkas a dessiné, en un temps record et à l’envers, un grand portrait du défunt chanteur égyptien Abdelhalim Hafez et il s’est servi d’une machine fabriquée par ses soins, à partir des matières de récupération, pour faire renverser le tableau. Un exploit qui a été fortement applaudi par le public d’Arab’s got talent et a fait que les spectateurs l’ont qualifié, à travers leur vote, à la finale de cette émission programmée pour le 8 avril. Déjà, lors d’une émission précédente, et pour se qualifier à la demi-finale, M. Benouakkas a joliment peint, en deux minutes seulement, un portrait de la célèbre chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. Mais, qui est cet artiste? M.Benouakkas a ouvert son coeur au grand public dans un entretien à ALM pour raconter l’histoire d’une vie qui a commencé dans les petites ruelles d’El Jadida. M. Benouakkas, père de trois filles et d’un garçon, est né en 1953 à la capitale de des Doukkala. Depuis son bas âge, M. Benouakkas a fait ses preuves. Bien avant qu’il apprenne à lire et à écrire, cet artiste dessinait déjà des croquis de différents objets. «Le tout premier tableau que j’ai dessiné est le portrait de feu MohammedV», a-t-il fait savoir. Aussi, dans son jeune âge, M. Benouakkas, connu à l’école pour être un bon peintre, se chargeait du dessin de la carte du Maroc dans les cours de géographie et des détails du corps humain lors des séances de sciences naturelles. A côté de cet amour de l’art, M. Benouakkas avait aussi un autre hobby, celui de l’invention et du bricolage. A l’âge de 12 ans, il a fabriqué un billard quasi électrique. «Au fil des années, cet amour de l’art et de l’invention allait grandir davantage», indique-t-il. En 1969, M.Benouakkas a entamé ses études secondaires en ingénierie mécanique à l’école Khaouarizmi à Casablanca. Mais, une semaine après avoir rejoint cette école, il a découvert qu’il existait une école des beaux-arts tout près de l’école où il suivait ses études. Sans hésiter, il a changé d’orientation en une fraction de seconde. Après avoir passé un test, il a été admis à l’école des beaux arts au Boulevard Rachidi à Casa. Mais, il se rendait chaque jour à l’école Khaouarizmi pour passer la nuit à l’internat. Toutefois, deux mois après, les choses allaient tourner mal pour notre artiste. Son père ayant visité l’école Khaouarizmi a bien découvert que son fils s’absentait depuis deux mois. L’homme a, ainsi, fait l’impossible pour faire réadmettre Noureddine dans cette école. Chose faite. «J’ai obtenu mon baccalauréat mathématiques techniques en 1971. A l’école secondaire, ma relation avec l’art n’a pas été altérée. Dans cette école, je faisais des tableaux que j’exposais dans les locaux de l’école», souligne M. Benouakkas. Après le Bac, M.Benouakkas est parti en France pour faire des études plus approfondies en génie mécanique à l’Ecole des arts et métiers. «Même en France, l’artiste dans mon cerveau travaillait toujours. Il ne s’arrêtait pas», note notre artiste. De retour au Maroc après quatre ans d’études, M. Benouakkas a rejoint en 1977 l’Office national des chemins de fer (ONCF). Il y a travaillé en tant que chef d’atelier et chef du bureau d’études. Il assurait la mission de responsable de la maintenance électro-mécanique des locomotives à la gare de Casablanca. «A l’ONCF au Maroc, bien que j’étais calé en matière de technique, personne ne s’inquiétait du fait si j’étais artiste ou pas», regrette M. Benouakkas. Aussi, la sensibilité artistique et le génie mécanique n’ont pas joué en faveur de notre artiste dans sa carrière professionnelle. «A chaque fois qu’il y avait une promotion des employés des chemins de fer, je faisais toujours l’exception. Mes supérieurs disaient que j’étais un artiste-peintre et que je pouvais me débrouiller ailleurs, nul besoin de m’accorder une promotion», confie-t-il. En 1996, M. Benouakkas a obtenu sa retraite anticipée pour pouvoir se consacrer définitivement à l’art. «Depuis, j’ai retrouvé mon grand amour. Du matin au soir, je ne faisais que peindre des tableaux pour les exposer aux galeries d’art d’El Jadida», note-t-il. Et ce n’est qu’en 2007, que notre artiste va faire son apparition à la télé. Participant à l’émission «Challenger» de la chaîne 2M, M. Benouakkas est arrivé en deuxième place grâce à son invention «Compact pour dessiner les éclipses». Ceci dit, en 2011, la vie de Benouakkas va changer catégoriquement à l’âge de 57 ans. Ayant participé au casting de l’émission Arab’s got talent à Casablanca à travers un tableau du célèbre chanteur marocain Abdelhadi Belkhayat, notre artiste a été retenu pour passer les éliminatoires. «La seule fois où j’ai senti que mes capacités artistiques et techniques ont vraiment servi à quelque chose c’était au niveau d’Arab’s got talent», indique M. Benouakkas. Dans le cadre d’une compétition acharnée au niveau de la demi-finale de cette émission, M. Benouakkas a attiré l’attention des téléspectateurs avec le tableau de Abdelhalim. Ces derniers ont bien compris que M. Benouakkas jouissait de capacités artistiques et techniques qui vont faire de lui l’un des participants les plus qualifiés pour remporter le titre d’Arab’s got talent. «Je dois beaucoup de choses à cette émission. Il s’agit de la première fois où j’ai vraiment senti qu’il y a des artistes et des animateurs très connus dans le monde arabe qui apprécient mon art et mon talent. Aussi, j’ai découvert sérieusement à travers cette émission que les Marocains, d’une manière générale, ont vraiment du talent», précise M. Benouakkas. Sur Facebook, un groupe des jeunes ont mis en place une page pour appeler au soutien de cet artiste lors de la finale. A noter que le Grand prix d’Arab’s got talent se présente sous la forme de 500.000 rials saoudiens en plus d’une voiture de luxe. «Je promets aux téléspectateurs marocains une prestation encore plus importante que celle de la demi-finale. Encore une fois, je vais utiliser mes capacités artistiques et techniques pour convaincre le jury et les téléspectateurs», conclut M. Benouakkas avec un grand sourire.

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