Culture

«Nous avons réussi avec peu de moyens»

© D.R

ALM : En quoi la 2ème édition du Festuf sera-t-elle différente de la précédente ?
Farissi Serrhini : Nous avons tenu à ce que cette 2ème édition soit le lieu de l’innovation par excellence. J’en veux pour preuve d’abord l’internationalisation du Festival. On a eu une demande très forte de la part de pays arabes, mais malheureusement nous avons décidé de limiter la participation à un cercle étroit de troupes universitaires telle que  l’Université du Roi Abdelaziz (Arabie Saoudite). De l’autre côté du bassin méditerranéen, nous n’avons là encore pu donner suite qu’à la demande de la Roumanie et de la Moldavie, qui seront représentées respectivement par les troupes Pod Bucarest et l’Académie de théâtre, de musique et d’arts plastiques. Au-delà des spectacles, nous prévoyons des cafés-théâtres, des rencontres-débats…
S’agissant de ce dernier volet, nous faisons appel à des universitaires de renommée internationale pour animer les débats, dont le principal aura pour thème «Le théâtre dans le monde». A cet effet, nous avons invité une pléiade de spécialistes de renommée internationale. Je citerai en exemple Fadel El Jaff (metteur en scène suédois d’origine irakienne), Tamer Anoual (enseignant de théâtre algérien) et Husseïn Mohamed Jaber (directeur du Centre des arts de la jeunesse qatariote). En plus des rencontres-débats, les invités du 2ème Festival participeront à l’animation de cafés-théâtres prévus sur la terrasse de «La Comédie», un haut lieu de rencontres artistiques à Fès. Et ce n’est pas tout …
Cette 2ème édition mettra à l’honneur une figure marquante du théâtre marocain, en l’occurrence Abdellah Chekroun. Nous rendrons un vibrant hommage à cet homme qui a beaucoup fait pour le théâtre marocain, qu’il a enrichi de textes qui font aujourd’hui autorité. J’en veux pour exemple sa pièce de théâtre « Mon cher époux ». Un joyau du répertoire dramatique national, dont lecture sera  donnée à l’occasion du Festival. Ce texte a été interprété à la fin des années soixante par de brillants comédiens comme le regretté Larbi Doghmi, Amina Rachid, Habiba Medkouri et Hammadi Ettounsi.

Qu’est-ce qui explique le passage du Festival du stade national à celui d’international ? Avez-vous en plus les moyens de votre ambition ?
Lors de l’édition précédente, on a dépensé 100.000 dirhams. Cette année, nous tablons sur un budget de l’ordre de 400.000 dirhams. Vous remarquez évidemment que le budget a triplé. Cette hausse ne doit rien au hasard. Le travail accompli par le staff d’organisation a fini par payer. Nous sommes partis de rien, les moyens sont venus après. J’espère que le ministère de l’Enseignement supérieur apportera un soutien plus significatif à cette grand-messe, comme il l’a fait pour le Fituc (Festival international du théâtre universitaire de Casablanca) et le Fitua (Festival international du théâtre universitaire d’Agadir). Le Festuf, en dépit de ses débuts, a apporté la preuve de son rôle dans l’animation de la vie estudiantine de Fès. Il peut également compter sur le soutien de grandes personnalités du monde du théâtre, qui nous ont exprimé leur sympathie et leur disposition à soutenir la manifestation. Je pense particulièrement à Taïeb Laâlaj, Naïma Lemcherki, Hassan El Fad, Abdelkbir Rgagna et Abdelhak Zerouali.

Le 2ème Festuf coïncidera avec le lancement d’un réseau national du théâtre universitaire. A quoi servira justement ce réseau ?
Le Maroc compte aujourd’hui plusieurs festivals de théâtre universitaire. En plus du Fituc, le plus ancien, talonné par le Fitua, deux autres festivals ont vu le jour ces deux dernières années : le Festuf (2006) et le Printemps du théâtre universitaire de Marrakech (2007). Face à la multiplication de ces manifestations, nous avons jugé important de créer un réseau national pour assurer la coordination de nos actions. L’idée de créer un réseau est née l’an dernier, et sa mise en place aura lieu à l’occasion du lancement des travaux du 2ème Festuf. Ce projet nous permettra, en effet, d’harmoniser les dates de la tenue des divers festivals, d’optimiser nos moyens et de créer d’autres formules de coopération et d’échange entre nos étudiants. Par ailleurs, ce réseau nous permettra de coordonner les participations des différentes troupes universitaires nationales aux festivals internationaux.

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