Culture

Oudayas : Un jazz de qualité inégale

© D.R

La 9ème édition du Festival de Jazz aux Oudayas a pris fin, mardi 15 juin. S’étant déroulée, cinq jours durant, sur le très agréable cadre de l’esplanade des Oudayas, cette édition n’aura pas été comme toutes celles qui l’ont précédée. A commencer par sa programmation, qui a inclus, et pour la première fois, des artistes venant des pays de l’Europe de l’Est, élargissement oblige. Ensuite, par le choix des organisateurs de tenir les concerts en plein air, l’air frais encourageant.
S’agissant des concerts qui auront le plus marqué l’édition de cette année, on retiendra la splendide prestation du contrebassiste Renaud Garcia Fons, qui s’est produit vendredi, en ouverture du festival, offrant au public, toujours aussi nombreux, un véritable florilège de morceaux d’une très grande qualité. Artiste accompli, Renaud Garcia Fons est aussi un musicien audacieux et l’un des meilleurs contrebassistes du monde, qui n’a pas seulement sorti un nombre considérable de disques « choc », mais aussi inventé de nouvelles techniques de jouer.
Artiste virtuose, Renaud Garcia Fons peut tout aussi bien jouer avec archet qu’avec les doigts. Un surprenant mélange musical où se mêlent sonorités orientales et occidentales. On aura également retenu les prestations des frères Akkaf, dont le chef de file est le professeur et musicologue Belaïd Akkaf. La musique des Frères Akkaf est la synthèse raffinée entre l’art du jazz et les différentes variétés de la musique marocaine. Une nouvelle création artistique au carrefour de plusieurs influences, arabes et berbères comme occidentales qui fait office d’un véritable mariage entre tradition et modernité.
S’agissant des rencontres musicales, l’une des plus brillantes aura été, sans conteste, celle de Perico Sambeat, l’un des jazzmen les plus en vue en Espagne et son Quartette avec le joueur marocain de cithare et banjo, celui qui a quasiment fait le tour du monde, de la France en Inde, en quête de nouvelles musiques. Une prestation des plus applaudies. Le meilleur a été pour la fin : la rencontre entre l’énergie délirante du pianiste allemand Joachim Kühn, l’un des plus grands musiciens de jazz du moement au Carrefour des antithèses stylistiques (classique et jazz par exemple) et le grand talent de Majid Bekkas dont la renommée internationale n’a d’égal que les délices de l’African Gnaoua Blues, un style dont il est le créateur.
Des spectacles qui valaient le détour, d’autres où l’harmonie n’était pas au rendez-vous. Mais une manifestation avec une cause. Les recettes des billets, par ailleurs très accessibles, seront versées à des associations de bienfaisance. Les organisateurs et certains artistes participant au Jazz aux Oudayas ont également offert des concerts gratuits pour les jeunes pensionnaires de la prison de Salé et de l’Hôpital Arrazi de Salé.
Des initiatives louables, entrant dans le cadre d’un festival qui a cependant péché par une ambiance assez froide et des concerts de qualité inégale. A trop vouloir tout inclure, Jazz aux Oudayas 2004 a donné lieu à des mélanges qui n’ont pas séduit, provoquant un arrière-goût d’inachevé. Jazz aux Oudayas n’en aura pas moins été fidèle à sa réputation de rendez-vous à ne pas manquer dans une ville de Rabat où l’animation commence peu à peu à s’installer.

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