Culture

Oussama Dallouli, alias Komy : «Il faut que les jeunes croient en leur rêve»

© D.R

ALM : Sociologie est le titre de votre album. Pourquoi un tel choix ?
Komy : Dans Sociologie, je partage ma propre vision de l’univers qui m’entoure, comment je vis au quotidien dans mon quartier, ma «Houma» source intarissable de sujets et problématiques, matières qui en interaction avec un monde mondialisé complexe forgent mon style et ma musique.
Pour moi, un rappeur a pour mission de rendre compte de la société dans laquelle il vit par le biais de son micro.  Il faut pour ça un vrai travail sur le terrain, sur soi-même et son art, puis un échange avec le public. Ainsi j’aborde ma cité à travers le titre «Marrakech», aussi d’autres sujets comme le marché du noir, les enfants des rues, en collaboration avec Naïma Lamcharki. Je chante aussi le fait qu’il faut que les jeunes croient en leur rêve et tout faire pour y accéder.

Qu’en est-il des clips ?
Après un premier clip pour la chanson «Sociologie», je prépare un clip pour «Ana baghi nguolle» . Le premier est disponible sur Internet. Je l’avais aussi livré à la télévision depuis trois mois, mais je crois qu’il ne sera jamais diffusé. Je me demande toujours pourquoi. Je crois que ce genre, l’attitude opaque de nos télévisions nationales n’est favorable ni aux artistes et leur concurrence, ni au public. Mais heureusement que les radios sont plus transparentes et moins opaques dans leur approche, si elles jugent qu’un produit est de qualité, elles le diffusent.

Comment se passe la distribution de votre album ?
Grâce à Platinium musique, mon album est distribué dans tout le Maroc. Cela aide énormément l’artiste. Mes CD sont disponibles dans différents stores de musique et hypermarchés à un prix variant entre 13 et 26 DH. Il faut juste que la culture des mélomanes marocains intègre le fait que la gratuité n’encourage pas les artistes. Mais les choses avancent à un rythme soutenu. Il y a quatre ans je ne m’imaginais pas distribué par Platinium ou diffusé sur les ondes.

Comment voyez-vous l’évolution du rap au Maroc et comment se passent les choses à Marrakech, votre ville natale?
Depuis mes débuts en 2003 avec le group Brada, je remarque qu’il y a une évolution. Aujourd’hui, on peut écouter du rap de qualité au niveau des textes, musicalité, rythme et flow. Aussi les techniques de réalisation de vidéo clip, d’écriture scénario sont devenues de plus en plus utilisées dans le milieu. Il y a un potentiel énorme au Maroc. C’est aussi le cas à Marrakech. Il y a juste que les efforts des rappeurs restent toujours individuels ce qui ne permet pas un échange entre eux et du coup une plus grande structuration du milieu pour l’émergence des talents.

Quelle est la chanson de cet album qui vous représente le plus ?
Je dirais «baghi nguolle» par son rythme chaloupé, et son instrumental aux sonorités électroniques «durty south», et son style «crunk music». J’ai essayé dans cet album de varier les styles et les sujets, de ne pas être trop égoïste et d’être éclectique. Je ratisse large pour ce premier album, on y trouve du commercial, de la Old school, du R’n’b. Le 2ème album sera en partie plus personnel.

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