Comment interpréter vos oeuvres ?
Plus vous regardez mes toiles, plus vous découvrez des choses. Il n’ y a pas une seule interprétation. Cela nous arrive avec Werner, alors qu’on part des mêmes idées et qu’on travaille ensemble d’avoir à la fin des interprétations différentes du tableau et de ce qu’il exprime.
Vous exposez aussi votre auto-protrait.
En fait, c’est la couverture de mon livre «Tant de vies» qui est sorti à Paris. J’ai eu beaucoup de vie. Je suis hongrois d’origine, j’étais réfugié en Autriche après j’étais recruté à la légion étrangère avant d’arriver à Paris le 2 décembre 1948. J’ai commencé la peinture à 20 ans. Les femmes sont un thème entre autres. Peut-être qu’elles ont plus de problèmes que les hommes, c’est pour cela qu’on les a plus peintes. Mais les animaux ont aussi des problèmes, je l’ai peints aussi… J’essaie aussi d’aborder le problème de l’immigration, ou la télévision qui explose de programmes, parce que le trop d’information tue l’information.
Vous représentez un immigré comme un zèbre.
Moi-même, je suis aussi un immigré. Ce zèbre représente cet immigré qui voulait absolument s’intégrer. Pour cela, il laisse tomber ses vêtements et ses rayures. Mais il est complètement perdu et se retrouve tout nu. Et pour s’intégrer encore plus, il se fait des tatouages à la mode américaine… Il y a toujours des pleins d’histoire de la sorte dans mes toiles.
Comment se concrétise votre collaboration avec Werner Hornung ?
C’est plus facile qu’on le pense, c’est comme des pianistes qui jouent à quatre mains. Il m’apporte quelque chose de complètement différent et moi de même et cela donne quelque chose de nouveau.