Culture

Palais Raïssouni, un chef-d’oeuvre architectural

© D.R

Depuis sa création en 1910, le Palais de la culture, plus connu par le Palais Raïssouni est considéré comme la plus belle œuvre architecturale d’Asilah. La blancheur de ses grands murs épais et ses tuiles de couleur ocre ne peuvent laisser insensibles les passants et les visiteurs de l’ancienne médina. Attenant au Borj Sidi Maïmoun et les anciens remparts portugais et donnant sur l’océan Atlantique,  Ksar Raïssouni s’impose comme un joyau architectural parmi d’autres monuments historiques de la ville. Restauré et aménagé en 1998, il abrite les ateliers de peinture et gravure organisés, annuellement, ans le cadre du Moussem culturel international d’Asilah. Ce monument historique de grande valeur n’est ouvert au public que pendant cet événement culturel et artistique. Et c’est le moment idéal pour pouvoir découvrir les merveilles dont se distingue son intérieur.
Les visiteurs seront fascinés par la grande cour destinée aux grandes réceptions dont le sol est en marbre et les murs sont pavés de zellige. Cette décoration est rehaussée par la beauté des sculptures au plafond. Cette cour- qui est entourée de quatre grandes chambres de parade- comportait, autrefois et selon les anciens zaïlachis, une belle  fontaine en marbre de style ararbo-andalous. Laquelle s’y dressait majestueusement au milieu. 
Le Palais Raïssouni est composé de deux étages comportant des beaux balcons et fenêtres en fer forgé donnant sur cette cour destinée aux grandes réceptions. Ils comportent des dizaines de chambres servant de résidence pour les artistes et invités du Moussem d’Asilah.  «Le terrain qu’occupe actuellement le Palais Raïssouni servait, au 15ème siècle, de cimetière aux Portugais à l’époque de l’invasion portugaise. Le caïd El Khader Ghaïlan y a construit sa demeure après la conquête de la ville en 1650  par ce dernier. Au fil du temps, cette maison sera transmis à ses descendants avant d’être dépossédée par Ahmed Raïssouni», selon le chercheur en Histoire et vice-président de l’association Ibn Khaldoun de recherche historique et sociale à Asilah, Mostapha Zian.Ce célèbre notable  qui gouvernait aux destinées de la ville d’Asilah, des tribus de Jbala et Lhabt n’était autre que Moulay Ahmed Ben Mohamed Raïssouni. «Il a été nommé, le 22 février 1909, par dahir hafidi en référence au Sultan Moulay Hafid. Il voulait ainsi construire un lieu de résidence digne de son titre et de son pouvoir. Il a fait venir les zelliges qui ornent toujours l’entrée du Palais de Séville et le marbre d’Italie», poursuit M. Zian. Et d’ajouter que «pour la construction de ce Palais, Ahmed Raïssouni a employé un nombre important des habitants d’Asilah et des régions avoisinantes qui se trouvaient sous son autorité. Tous les maçons et artisans de l’époque devaient y contribuer et il a même fait travailler  les prisonniers pour l’avancement des travaux. Les matériaux de construction étaient transportés sur des mulets du port de Martil jusqu’à Asilah». 
Le Palais Raïssouni fut construit suivant le goût de son propriétaire et demeure jusqu’à nos jours un chef-d’œuvre de l’architecture arabo- andalouse. Le pouvoir d’Ahmed Raïssouni n’a cessé de grandir pour faire des alliés même dans des régions qui ne sont pas sous son autorité. Mais il a aussi fait beaucoup plus d’ennemis parmi la cour et sera destitué en 1913 par la colonisation espagnole de ses fonctions et tous ses biens seront par conséquent confisqués. Ce qui l’a poussé d’aller vivre dans les montagnes et de constituer une forte rébellion contre le colonisateur. Ahmed Raïssouni sera considéré comme un redoutable hors-la-loi vivant de kidnapping et fut capturé le 26 janvier 1925 par Abdelkrim Khatabi. Il  meurt le 3 avril en capitulation à Tamassint (la tribu des Béni Ouriaghel).

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