Culture

Peut-on trouver sa moitié sur Internet ?

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Dragueurs maladroits, machos intéressés ou grands romantiques, Internet offre toute une palette de candidats à l’amour. Les sites de rencontres débordent et les histoires à succès restent assez rares. L’univers virtuel de la séduction reste un terrain d’espoir à haut degrés de risque. Tout commence par une innocente inscription. «Selon les sites, la création du profil peut prendre plus ou moins de temps. Mais plus il sera complet, plus vous aurez de chances de trouver «l’âme sœur»! Tels sont leurs arguments pour nous obliger à suivre la procédure jusqu’au bout, c’est-à-dire définir notre silhouette de gazelle et notre personnalité débordante! Age, sexe, taille, poids, couleur de cheveux, situation familiale, hobbies… Tout y passe», explique Hanane, une Meknassie de 35 ans, largement expérimentée en sites de rencontres, mais repentie depuis. Pour elle, le conte de fée s’est plutôt bien terminé. Etudiante à Tanger, il y a 5 ans de cela, elle était prête à tout pour trouver l’âme sœur. «À trente ans, je commençais à m’inquiéter pour mon avenir de mère de famille. Toutes mes sœurs même les plus jeunes étaient déjà mariées et j’avais peur d’être la vieille fille de la famille. C’est comme ça que, étant une grande timide, j’ai préféré faire mes premières recherches sur Internet. Résultat, des centaines de contacts, des dizaines d’hommes plutôt intéressants et cinq rendez-vous dont un a abouti. Aujourd’hui, celui qui n’était qu’une icône sur mon écran est devenu mon mari depuis trois ans déjà», raconte Hanane. Une histoire à l’eau de rose que Hanane ne confie pas à n’importe qui. «Pour ma vie privée, je me la joue discrète, en plus il n’y a pas de quoi être fier. J’ai dragué mon mari sur Internet et j’ai tout fait pour qu’il finisse par m’aimer. Lui ne sait pas que j’ai tenté ma chance avec beaucoup d’autres et je ne lui dirais jamais. En plus à l’époque, pour être sûr de me donner toutes les chances, j’avais créé un autre compte Internet fictif pour savoir ce qu’il avait derrière la tête. Je n’ai pas hésité non plus à échanger avec lui des messages coquins pour savoir à quoi je m’attendais. Sur Internet, il faut être prudent. Aujourd’hui c’est mon mari et c’est tout ce qui compte, nous avons une vie tranquille et un bébé en route. C’est tout ce que je voulais, alors pourquoi salir un si beau tableau?», prévient Hanane. Un beau tableau, c’est ce que croyait vivre Sanaa. Heureuse et amoureuse, elle avait trouvé l’amour sur le net. Ahmed, son prince charmant, est libanais et ça faisait bien six ans qu’ils se parlaient sur Internet avant qu’il ne la demande en mariage. Elle raconte : «à notre première rencontre sur un site dédié à ça, après à peine deux heures de conversation, les yeux fatigués, le dos cassé, le feeling passait déjà. Chacun avait livré un peu de sa vie, de ses envies. Il était temps d’aller se coucher, l’occasion de s’échanger les adresses MSN, car je n’étais pas connectée à ce site tous les jours non plus, je n’étais pas désespérée à ce point. Et le lendemain c’est reparti. Au boulot, à la maison, chez une amie. Le feeling passe, la séduction fonctionne. Au bout de quelques jours, on était inséparables. J’ai tendu des perches, il a joué le grand jeu. Ensuite nous avons échangé nos numéros de téléphone et là, on a commencé à se parler pendant des heures, insouciants des factures de téléphone très salées. C’était l’amour fou et ça a duré six ans». Jusqu’au jour où Ahmed décide d’en parler à ses parents pour faire le voyage vers le Maroc et la demander en mariage. «Là, tout a vraiment basculé, ses parents ne voulaient rien savoir. Surtout que la réputation des Marocaines au Moyen-Orient n’est pas très bonne. Ils étaient contre notre mariage et l’ont menacé de le renier s’il ne renonçait pas à moi. Ensuite c’était le déclin de notre relation. Je l’aimais et il m’aimait, mais je ne pouvais pas me permettre de lui demander d’aller à l’encontre de la volonté de sa famille. Depuis trois mois, nous nous sommes séparés et je ne m’en remets toujours pas», confie Sanaa les larmes aux yeux. Une expérience douloureuse qu’elle n’est pas prête de réitérer. La grande Toile et sites de rencontres peuvent donc apporter le bonheur mais aussi de malheurs. Pour des tiers, ça n’apporte ni l’un ni l’autre, c’est juste un passe-temps et des histoires de «culs» par-ci par-là. «La femme de ma vie poursuit ses études loin de moi dans une autre ville et en attendant son retour, je m’amuse à draguer des filles faciles qui croient que si elles dorment dans mon lit un soir, je vais les épouser. Ce n’est pas gentil, je le sais, mais c’est juste pour passer le temps. Ma petite amie je l’aime bien sûr et pour moi ce n’est pas du tout la tromper parce que je n’aime qu’elle. Pour autant, je ne veux pas la faire souffrir donc elle n’en saura jamais rien», raconte Salim, avec son sourire malicieux. Ainsi, passe-temps ou véritable recherche de l’âme sœur, la grande Toile reste un bon moyen, mais certainement pas le plus efficace.

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