Culture

Pleins feux sur les peintures du Sahara

© D.R

Une première dans l’histoire des expositions plastiques nationales. Une dizaine d’artistes-peintres, issus de différents horizons du beau Sud marocain, sont réunis pour la première fois sous le toit d’une même galerie. Le vernissage de cette exposition inédite, initiée par le ministère de la Culture, aura lieu vendredi 27 à la galerie Bab El Kébir, à Rabat. Avec cette initiative, c’est un nouveau concept artistique qui est né : «Les expositions régionales». Un grand moment de découverte, puisque ce genre d’expositions offrent l’avantage de sortir des sentiers battus, et promet de faire connaître une autre facette mais aussi et surtout de nouveaux visages de la peinture marocaine. L’exposition «Plein Sud» marque le lancement de ce nouveau concept. Parmi les exposants, – une vingtaine au total -, figurent des artistes originaires de la région du Souss : Abdallah Aourik, Mostapha Belcadi, Bou Aoud Bouzid, M’barek Bouhchichi et Mustapha Snoussi. D’autres, originaires de Laâyoune et autres provinces du Sud marocain feront le déplacement à Rabat pour exposer une palette de sensations multicolores puisées dans les fins fonds du désert marocain. On peut citer, entre autres, Abderrahman Haida, Brahim Elhaissan, Aïcha Narjane, sans oublier l’incontournable Touffa El Ahrah. Si on excepte cette dernière artiste autodidacte, connue et reconnue par les initiés sous l’appellation «La peintre du Sahara», et qui n’en est sans doute pas à sa première exposition à Rabat, le reste est inconnu du commun des amateurs d’arts plastiques. Leurs œuvres sont complètement ignorées. L’intérêt de cette exposition, fondée sur le régionalisme, n’est ainsi pas à démontrer.
Cet intérêt est d’autant plus important et significatif qu’il s’agit d’amener vers le centre des artistes de régions lointaines, et dont les œuvres n’ont rien à envier à celles des noms qui écument les circuits de l’axe Rabat-Casablanca. Pour s’en rendre compte, il suffit de citer l’originalité des œuvres de l’artiste Touffa qui, à l’instar de la regrettée Chaïbia Talal, a réussi à se frayer une voie distinguée dans la peinture dite naïve. Elle est aujourd’hui présentée comme une figure incontournable de l’art spontané. Tout comme Touffa, de même Abderrahman Haïda, – autre artiste autodidacte -, fait référence en matière de peinture réaliste. Son œuvre, peinte avec les couleurs de la terre, respire l’odeur fraîche du désert. On retrouve la même tendance chez les artistes-peintres du Souss, notamment ceux d’Agadir qui sont plus tournés vers le Sud que vers le Nord. Si les artistes-peintres du Nord se tournent de plus en plus vers l’abstrait, un genre très en vogue aujourd’hui, ceux du Souss, ou plus loin encore, dans le Sahara, sont restés plus proches de leur milieu et se distinguent par leur tendance à la représentation. Il y a lieu de reconnaître une domination de la figuration sur les autres formes. L’influence de l’environnement ambiant est très marquante. C’est ce que ne manquera pas de montrer l’exposition de vendredi prochain, à la galerie Bab El Kébir, à Rabat. Cette exposition sera suivie d’une autre qui s’intéressera, dans une deuxième étape, aux artistes-peintres de la région de l’Oriental. Une manière d’inscrire culturellement le Maroc dans l’ère de la régionalisation.

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