Culture

Portrait : Younès Reggab, au nom du père

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Ambitieux et confiant, Younès Reggab fait ses premiers pas dans le cinéma. A la huitième édition du Festival national du film à Tanger, le fils de Mohamed Reggab est en compétition avec « Destin de famille ». Chez les Reggab, l’amour du cinéma est un legs qu’on n’abandonne pas. « Dans ma famille, nous sommes tous fascinés par le cinéma.
Ma sœur est une costumière, mon frère, un chef opérateur au Canada, et mon petit frère est un éclairagiste ici au Maroc », raconte avec fierté Younès. C’est dire que le cinéma dans cette famille est plus qu’un métier. Une vocation. Bac en poche, Younès savait d’ores et déjà ce qu’il voulait faire. « Quand j’ai dit à ma mère que je veux entamer une carrière dans le cinéma, elle a tout fait pour que je change d’orientation ! En vain», se souvient-il. Et d’ajouter : « Elle a vécu les problèmes et autres difficultés des cinéastes de l’époque avec mon père. Mais aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé ».
Après un cursus dans une école d’audiovisuel à Mohammédia, il passe des stages dans de différentes sociétés de production casablancaises avant de s’engager avec le réalisateur Ali Charaf, en 2000. « C’est une personne qui m’a aidé à démarrer ma carrière dans ce secteur. En travaillant avec lui en tant que cadreur et monteur, j’ai pu toucher à plusieurs catégories du domaine : clips, films, pubs… », dit-il. Mais, c’est en 2003 que Younès décide de franchir le pas et de tourner son premier film, « Khouya ». Débrouillard, il réalise ce court-métrage de 20 mn, en cinq journées, avec ses propres moyens. « Ce sont des copains à moi qui ont campé les personnages du film.
Il faut dire que ce film a vu le jour grâce au volontariat de beaucoup de gens», précise-t-il dans un large sourire. « Khouya » aborde l’épineuse question de l’euthanasie en relatant l’histoire de deux frères dont l’un est tétraplégique. De cette expérience, Younès  parle avec beaucoup d’émotion : « « Khouya », qui est mon premier court-métrage, a été salué par la critique ». Deux ans après, il récidive avec « Destin de famille », un autre court-métrage de 20 mn. A Bruxelles, lors de la 23ème édition qui a eu lieu du 1er au 6 novembre dernier, ce film a décroché le Prix « Sylvie Auzas » du meilleur film au service d’une cause.
Le même film est arrivé a remporté le Grand Prix 2005 de la rencontre de Martil, exaequo avec le film espagnol « Auhendonia », de Imanuel Ortiz Lopez. Et ce lors de la cinquième rencontre du cinéma maroco-espagnol, organisée du 14 au 20 février dernier. Avec la même ardeur, il vient de réaliser deux autres courts-métrages. Il s’agit de « Bac », où il traite de la désillusion d’un jeune bachelier venant du monde rural, et de « Mes dernières lignes » qui relate l’histoire d’un jeune homme suicidaire.
Décédé à l’âge de 48 ans, en octobre 1990, Mohamed Reggab a laissé derrière lui un film unique et merveilleux, « Le coiffeur du quartier des pauvres ». Un chef-d’œuvre  dans les annales cinématographiques du Maroc. Younès, désormais sur les traces de son père, prend la relève. Il veut même aller plus loin. De l’autre côté de la caméra. « Mon rêve est de devenir un acteur. Je suis en train d’attendre des propositions de la part de nos réalisateurs », confie-t-il, optimiste.

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