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Pourquoi les PC sont moins chers ?

© D.R

Les professionnels des PC ont délaissé le terme clonage pour le remplacer par celui d’assemblage. Un terme désuet qui n’est plus en vogue, selon ces derniers. «Le terme clonage n’est plus à la mode. Dans les années 80, IBM produisait et les autres constructeurs poursuivaient. Aujourd’hui, on parle d’intégrateurs et d’assembleurs de PC», souligne Ahmed Ouakour, directeur technique de PC TECH. Les professionnels évitent en effet, d’utiliser ce terme parce qu’il a une connotation plutôt péjorative au Maroc. «Le clonage veut dire une copie des ordinateurs des grandes marques. Mais pour la majorité des Marocains, un PC cloné veut dire un PC de mauvaise qualité», ajoute Mourad Talib, le directeur de TIMEXP.
Les utilisateurs des tous premiers PC clonés gardent un très mauvais souvenir de cette expérience. Ils avaient en effet eu beaucoup de problèmes avec ces machines clonées. La faute revient, naturellement, aux assembleurs qui avaient monté ces ordinateurs de manière tout à fait aléatoire. Ils s’étaient contentés de composants bas de gamme sans effectuer aucun test de compatibilité.
En fait, la différence entre un PC cloné ou assemblé, est uniquement une différence de qualité. La technique d’assemblage est la même. Les intégrateurs et les assembleurs s’approvisionnent aux mêmes sources que les grandes marques. Ces derniers importent les composants des PC de différents pays asiatiques où le coût de la main-d’œuvre n’est pas trop élevé. «Tout est fabriqué en Asie, la bonne comme la mauvaise qualité. Les Taiwïanais, les Chinois, ou encore les Japonais ont le savoir-faire avec des coûts bas. Les usines des grands constructeurs américains et européens sont aussi installées en Asie pour cette même raison. Tout se fait donc, à partir de ces pays.
Le choix de la qualité revient en fait aux assembleurs. C’est à eux de voir s’ils veulent des composants haut de gamme ou bas de gamme», souligne M. Talib. Les assembleurs certifiés n’ont évidemment pas à faire ce choix. Leur certification les oblige à ne prendre que les composants de bonne qualité. Que ça provienne d’Asie ou des Etats-Unis, ce qui prime ce sont des cartes-mères et des processeurs certifiés principalement par Microsoft et Intel. «Un assembleur qui n’est pas certifié rassemble les composants du PC à gauche et à droite, sans se soucier de leur compatibilité. Ce qui compte pour lui, c’est d’assembler un maximum de PC pour les vendre. Par contre un intégrateur est un professionnel. Il a des contrats avec les plus grands constructeurs connus et reconnus dans le monde entier.
En outre, l’intégrateur ne fait pas que l’assemblage. Il teste son produit avant de le commercialiser. Une fois la machine assemblée, elle passe par plusieurs tests. Celle-ci est placée dans une chambre chaude qui atteint 35° de chaleur et 50 % d’humidité. La machine tourne environ quatre heures dans cet environnement ce qui équivaut en fait à quatre mois d’utilisation», explique M. Ouakour de PC TECH. Généralement, les assembleurs non certifiés ne se cassent pas la tête.
Ils travaillent selon la demande, dans un garage ou même dans leur appartement, sans tester l’ordinateur assemblé. Les utilisateurs de ces PC n’ont, de ce fait, aucune garantie, contrairement aux assembleurs certifiés qui sont tenus de faire subir à leurs machines plusieurs tests et d’assurer ensuite un service après-vente. «Il faut savoir que Intel et Microsoft renouvellent notre certification tous les ans. Nos machines sont validées, testées et certifiées chez Intel. Nous n’avons pas le droit de changer les composants sinon nous perdons notre certification. Nous avons un laboratoire de recherche et de test. Nous soumettons continuellement nos rapports à Intel», précise le directeur technique de PC TECH.
En fait, les usines des assembleurs certifiés sont souvent contrôlées par les organismes qui délivrent la certification à savoir, dans ce cas-là, Intel et Microsoft. Si ces deniers constatent des défaillances lors du montage ou lors des essais, ils retirent automatiquement leur certification.
Malheureusement, les assembleurs certifiés sont très peu nombreux. Ils seraient une dizaine au Maroc, selon le directeur de TIMEXP.
Personne n’a réussi à avoir des données précises dans ce secteur. On ne sait pas combien de PC sont assemblés au Maroc, ni combien de sociétés travaillent dans ce secteur. Pour la simple raison que beaucoup de composants circulent dans le marché noir. C’est spécifique au Maroc, parce que dans les pays européens, tout est déclaré. Récemment, une société américaine spécialisée dans les sondages et les enquêtes a essayé de faire une étude sur les assemblages des PC au Maroc. Mais très vite, celle-ci a pris conscience de la difficulté de la chose. «Jusqu’à ce jour, aucune étude n’a été réalisée dans ce domaine. Nous ne disposons pas, en effet, de chiffres sur le nombre des PC assemblés», déclare Jamal Benhamou, directeur de l’Association des professionnels de technologies de l’information (APEBI).
En fait, si c’est tellement difficile d’avoir de chiffres c’est parce que n’importe qui peut assembler un PC. C’est une technique simple qui ne demande ni diplôme d’informatique ni de formation poussée.
La difficulté réside dans le fait d’utiliser des composants de marques certifiées et compatibles et de faire plusieurs tests avant d’emballer la machine. «Au début, ce n’était pas évident de certifier son personnel et ses méthodes de travail. Mais très vite on se rend compte que la qualité n’a pas de prix, d’autant plus que ça ne m’a rien coûté. Par ailleurs, c’est de l’image de ma société et de ma marque qu’il s’agit. Notre souci est de mettre à la disposition des consommateurs marocains, un PC haut de gamme avec rapport qualité/prix très compétitif.  Malheureusement, ces derniers ne font pas confiance au PC marocain. Ils croient que ce que nous leur offrons est de la mauvaise qualité», estime Mourad Talib de TMEXP. Les assembleurs non certifiés utilisent des composants de mauvaise qualité.
Du coup, les prix qu’ils affichent sont nettement moins inférieurs que ceux proposés par les intégrateurs professionnels. Ils sont 25 % moins chers. «Il y en a ceux qui jouent sur le prix et d’autres sur la qualité. Mais, il faut avoir une vision sur le long terme. Il faudra un peu de temps pour que les consommateurs fassent la différence. Mais, ça viendra», conclut confiant Mourad Talib.

Les composants d’un ordinateur
Un ordinateur de type PC est modulaire, c’est-à-dire qu’il peut être monté en assemblant des éléments matériels de différents constructeurs, afin d’obtenir un ordinateur conforme à ses besoins.

Les éléments constitutifs de l’ordinateur à assembler sont les suivants :
• Le boîtier : châssis métallique accueillant les éléments internes de l’ordinateur. La plupart du temps il est fourni avec son alimentation électrique et un jeu de vis, connecteurs et nappes.
• La carte mère : grande carte imprimée permettant de connecter un processeur, de la mémoire vive, des disques durs et lecteurs de CD/DVD, et proposant un jeu de connecteurs d’extension.
• Le processeur, circuit intégré principal de l’ordinateur, véritable cerveau de l’ordinateur chargé des principaux calculs.
• Les barrettes de mémoire vive,
• Les périphériques de stockage tels que les disques durs, les lecteurs ou graveurs de CD-ROM et DVD-ROM, ainsi que le lecteur de disquettes.
-Les cartes d’extension, permettant d’étendre les fonctionnalités et performances de l’ordinateur.
La carte mère est une carte maîtresse, prenant la forme d’un grand circuit imprimé possédant des connecteurs pour le processeur, la mémoire vive, des cartes d’extension.

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