«Amany 5» : «A» comme Ahlam Mseffer, «M» comme Mohamed Nabili, «A» comme Aziz Sahaba, «N» comme Noureddine Fathy, «Y» comme Younes Khourassani. C’est le nom du groupe créé par ces cinq artistes et qui vient de présenter sa première exposition mardi 12 janvier à la galerie Bab Rouah de Rabat. Le groupe «Amany 5» se veut un reflet de la diversité plastique et du foisonnement culturel et social d’un Maroc en mouvement. «La constitution de ce groupe est une réponse à une demande qui paraît personnelle et égoïste. Cet égoïsme aspire à la création basée sur la liberté, l’aventure et le renouvellement», a souligné Noureddine Fathy. Cette exposition est constituée exclusivement d’œuvres récentes. Des œuvres «empreintes de moments d’explosion», explosions d’énergies créatrices dans un esprit de synergie et d’engagement communs, entre cinq artistes de générations, de sensibilités et démarches différentes. Ahlam Mseffer nous invite ainsi à suivre les mouvements tourbillonnants, volcaniques, nébuleux ou nuageux de sa peinture, une hypnose mais dont les gestes jamais monotones nous introduisent dans les méandres obscures d’où jaillit une lumière qui habite toutes ses œuvres. Cette lumière «psychologique» peut être plus ou moins lointaine au milieu de couches de peinture, ou peut se révéler dominante, silencieuse et sereine comme le vide, regagnant peu à peu la matière, épurant les couleurs et les éclaircissant jusqu’à effacement. Pour Mohamed Nabili, cette exposition inaugure 2010, une nouvelle ère dans son évolution spirituelle personnelle, mais également collective au sein du groupe «Amany 5». «Le groupe compte offrir une partie de ses revenus à des associations et participer à chacune de ses activités futures (ateliers, expositions à l’étranger, fresques collectives…) à créer un élan de solidarité», a-t-il indiqué. Par ailleurs, dans les toiles de cet artiste (orphelin), il est question de «trouver un nouveau moi» à partir de fragments d’origine, de temps et d’espaces, de matières et essences divers. Aziz Sahaba quant à lui consacre l’ensemble de son travail au corps, un sujet choisi parce que proche de chacun : Tout le monde a une relation particulière avec le corps qui conditionne sa vie. Ses toiles sont constituées de papier de romans, de magazines collés. Y évolue un corps fluorescant, rayonnant jusqu’à la radioactivité, influençant son monde, s’influençant par lui, ou gisant devant ses obstacles et sombrant dans sa solitude, son enfer. Nourddine Fathy confronte les cultures occidentales et judéo-chrétiennes et arabo-musulmanes. Il crée une explosion artistique, explosion positive qui interpelle. «Mes éléments plastiques, qui émanent d’un héritage humain évident, cohabitent , transcendent, se cumulent, se reproduisent sur le support dans un environnement de dialogue avec un style élégant au profit de la beauté, la liberté et l’amitié», explique l’artiste. Le corps et la mémoire sont également présents dans les œuvres de Younes Khourassani. Pour lui, ce corps, ces ombres de corps, ce visage abstrait sont des symboles. Comme matériaux, il n’utilise que des matières naturelles : déchet organique, pigments naturels, poudres de marbre, de bronze, de fer, et aussi de la terre. D’ailleurs, il a collectionné 27 types issus des diverses contrées qu’il visitées. «A notre pays» : rappelons le, le groupe Amany a dédié sa première exposition.