Culture

Profession : Grand Reporter

Partir, revenir puis repartir…avec toujours ce besoin presque vital d’être le témoin des grands événements qui secouent la planète. Tel est le train de vie que veut mener Anas Bensalah, grand-reporter à 2M. Il aura maintenant l’opportunité de le mener au sein de la nouvelle chaîne de télévision iranienne d’information « Al Alam ».
Dans un mois, Anas Bensalah exercera son métier comme il a toujours voulu le faire, mais cette fois à partir de Téhéran. Une véritable consécration. Le fait que cette station défend l’image de l’Iran à l’extérieur, il semble que cela ne le dérange en rien. Notamment en matière d’indépendance journalistique. « J’ai pris ma décision après mûre réflexion. Une chose est sûre : au sein de cette chaîne, je ne tire que des avantages professionnels ». Il faut bien admettre que les avantages financiers jouent aussi pour beaucoup dans la décision de l’intéressé.
Côté professionnel, il fait référence entre autres à cette proximité lui permettant de traiter de près des événements de la région liés entre autres à l’Irak. Sur ce sujet, il est convaincu qu’une action militaire contre ce pays est imminente. Notons que la création de la chaîne « Al Alam » s’inscrit dans la nouvelle politique audiovisuelle de l’Iran qui veut mener une guerre médiatique contre les Etats-Unis. Elle dispose de moyens financiers importants.
Le départ d’Anas Bensalah de 2M n’a pas été accepté facilement. Ses supérieurs ne digèrent toujours pas sa démission. Il laissera certainement un vide qu’il sera difficile de combler. Il faut admettre que ce reporter de télévision a pu imposer en un temps record sa signature au sein de la rédaction de la deuxième chaîne. Faisant même des jaloux ! Certains de ses collègues l’envient énormément, mais ils ne sont pas aussi enthousiastes que lui. Ambitieux, cet ancien journaliste de la MAP (1995-2000) n’a pas raté l’occasion offerte par les événements tragiques du 11 septembre pour tenter le coup. « J’ai pris l’initiative de demander à la direction de 2M de m’envoyer au Pakistan pour couvrir des raids militaires américains sur l’Afghanistan. L’écho a été favorable compte tenu des retombées positives qu’allait avoir cette couverture sur l’image de la chaîne », lance-t-il.
La décision est prise. Avec son équipe, Anas Bensalah est arrivé sur place 24 heures avant le début de la campagne militaire. Après le Pakistan, le reporter a fait une tournée d’un mois dans les pays du Proche-Orient. Il a fait des correspondances quotidiennes. Sans oublier les interviews notamment de Yasser Arafat et Shimon Perèz.
Ses correspondances quotidiennes n’ont rien à envier aux couvertures réalisées par ses confrères étrangers. Avec sa liberté de ton, il a toujours su quitter les sentiers battus auxquels les journalistes exerçant à la télévision marocaine doivent généralement se plier.
Lorsqu’on lui demande ce qu’il l’a plus marqué dans son métier de reporter, c’est son arrestation par la police israélienne lors de son deuxième voyage au Proche-Orient qui lui vient à l’esprit. « Cela fait partie de la vie normale d’un reporter », souligne-t-il. A l’image des reportes audacieux, il a pu tromper la vigilance des autorités israéliennes veillant sur la zone militaire. Son arrestation lui a permis de constater le calvaire des détenus palestiniens.
Anas Bensalah n’allait pas se satisfaire des rares voyages effectués pour le compte de 2M. Il voit grand. « Difficile d’exercer le métier de reporter au Maroc, compte tenu de la faiblesse des moyens dont disposent les deux télévisions nationales », juge-t-il. A titre d’exemple, une correspondance quotidienne par satellite coûte 5000 DH par jour.
Le journalisme n’est pas une histoire de hasard pour ce reporter. « Dès mon jeune âge, l’écriture a été pour moi un exercice quotidien. A l’âge de 13 ans, j’ai écrit une métaphore sur la cause palestinienne ». C’est dire qu’Anas Bensalah est défenseur-né de cette cause. Une licence en littérature espagnole en poche (1992), Anas Bensalah démarre sa carrière professionnelle par des traductions pour le cahier culturel du quotidien Al Alam. A côté de la MAP, Il a été pendant longtemps correspondant de Canal Sur et de l’agence Associated Press au Maroc. Son expérience à Medi 1 en 1998 lui a démontré qu’il n’était pas fait pour la radio. Maintenant que son destin est intimement lié à la télévision, il part le chercher sous d’autres cieux.

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