Culture

Programme d’art contemporain Mastermind: La 5e édition questionne le racisme et le clanisme à l’échelle nationale

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Cette édition propose une sélection d’artistes issus de la nouvelle scène artistique. Elle propose ainsi un certain dialogue inédit entre disciplines, pratiques artistiques et comportements.

Quatorze jeunes artistes de nationalité marocaine exposent leurs créations au sein d’un parcours expographique en format muséal. C’est à l’occasion de la 5ème édition du programme d’art contemporain Mastermind qui se tiendra du 8 au 10 avril à la galerie Venise Cadre de Casablanca.

Il s’agit d’un projet de curation fondé par Anne-Laurence Sowan et Mehdi Haj Khalifa en 2011. Exclusivement dédié à des jeunes artistes marocains, ce projet a pour but de contribuer à la trajectoire d’un  artiste. «Cette 5ème édition témoigne d’une nouvelle phase de maturité dans laquelle le renom de l’évènement, son empreinte à Casablanca continuent de croître. Le programme est fermement ancré dans sa dynamique initiale de défrichement des talents et porte une attention particulière aux différents comportements créatifs naissants sur le territoire marocain», souligne dans se sens Mehdi Haj Khalifa, cofondateur de Mastermind.

De ce fait, cette édition propose une sélection d’artistes issus de la nouvelle scène artistique. Elle propose ainsi un certain dialogue inédit entre disciplines, pratiques artistiques et comportements. «Les artistes questionnent les discours post-coloniaux et anti-capitalistes dans une société mondialisée, dont les ruines de l’économie tribale qui sclérosent le processus démocratique. Ils questionnent aussi la phallocratie, le racisme et le clanisme à l’échelle nationale, leurs répercussions à l’international – et inversement. Souvent sarcastiques, parfois grinçants, ou juste contemplatifs, les artistes de cette exposition nous racontent les restrictions «normatives» et, parfois déshumanisantes, qu’ils connaissent au Maroc et à l’étranger», explique la curatrice Yasmine Laraqui. Par ailleurs, l’exposition donne à découvrir, entre autres, Salim Bayr.

Celui-ci raconte, avec beaucoup de dérision, des épisodes de vie où son identité a été confrontée aux standards imposés. Dans «More Faces», l’artiste navigue dans le gap entre son identité «nationale, approuvée et encouragée par un représentant de l’Etat» pour la photo de son passeport et sa réelle apparence en tant qu’individu. À suivre Zahra Sebti. Cette jeune artiste fusionnant les arts graphiques avec la photo produit un travail dont la portée sociologique se veut avant tout ludique.

Zahra y dénonce les violences induites par les paradoxes verbaux touchant quotidiennement la femme marocaine. On retrouve également la dénonciation des abus d’une société ultra-capitaliste dans le travail de Houda Rahmani. Celle-ci nous invite à méditer sur l’impact de la consommation de masse sur notre environnement dans une série de photo-montages dystopiques. Elle crée des vêtements inspirés de bannières protestataires, personnifiant dans ses mises en scène les métamorphoses que nous faisons subir à la planète.

Il ne faut pas manquer la série de photographies Amarcord de Yasmine Hatimi. Il s’agit d’un résultat d’une auto-fiction intuitive. En capturant des espaces de vie désertés, Yasmine immortalise une errance mélancolique. Cette photographe est à la recherche d’un passé sublime.

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