Comme bien d’autres parmi les 51 visionnés lors du dernier Festival Tribeca de Doha, les deux films marocains «Itto Titrit» et «La mosquée» ont apporté leur part respectable à la promotion du respect de la diversité. Le premier, du réalisateur Mohamed Abbazi, a non seulement le mérite d’avoir introduit dans un si grand forum du septième art une œuvre dont les dialogues sont entièrement en langue tamazight, mais il témoigne aussi éloquemment de la réelle cohésion qui régnait entre les Marocains de confession juive qui vivaient au Moyen Atlas et leurs concitoyens musulmans. Ils parlaient tous tamazight, nouaient des liens d’amitié et de commerce, et, par-dessus tout, portaient le même attachement au Roi et la même ardeur patriotique face à l’occupation coloniale. Toile de fond pour l’histoire de «Itto Titrit», la lutte anti-coloniale a d’ailleurs constitué l’un des principaux thèmes que cette deuxième édition du Doha Tribeca Film Festival (DTFF) a privilégié dans sa sélection, avec en particulier le film «Hors la loi», du Franco-Algérien Rachid Bouchareb, relatant la guerre d’Algérie et honoré comme film d’ouverture du festival, et «The first grader», un chef-d’œuvre tourné au Kénya par le Britannique Justin Chadwick, qui a raflé le premier Prix du public et marqué la soirée de gala clôturant le festival samedi dernier.