Culture

Quand les femmes jouent sur les cordes de la vie artistique

© D.R

Elles se comptent sur les bouts des doigts. Ce sont  de jeunes femmes artistes issues de la nouvelle scène marocaine, autrement appelée la scène alternative. Un constat : Le festival « Boulevard des jeunes musiciens » de Casablanca, un événement qui a fait un écho international et d’où a émergé une nouvelle génération d’artistes marocains  (Hoba Hoba Spirit, Barry, Big, Mazagan, Casa crew…) qui s’est appropriée de nouveaux genres musicaux (Rock, fusion, pop, gnaoui…), attire à chacune de ses éditions des milliers de jeunes dont le tiers appartient à la gent féminine. « Les filles existent au Boulevard. La plupart d’entre elles sont devant la scène, parmi le public. Mais il y en a qui avaient participé au tremplin, le groupe de rock 100% féminin « Mystic Moods » en 2005 par exemple, ou encore la rappeuse
« Fati Chow » en 2005 et 2006» , précise à ALM, Momo, un des fondateurs du festival avec Hicham Bahou. Ce dernier quant à lui, explique que « ce n’est aucunement dû à une discrimination. C’est que «la nouvelle scène», même si elle a bientôt dix ans, reste toute récente et les groupes qui ont émergé avaient déjà trimé avant d’arriver au boulevard ». Cela veut probablement dire que les dames doivent « trimer », si elles veulent participer au Boulevard. Si elles veulent bien sûr ! Mais on peut se consoler. Les jeunes femmes participent tout de même activement à l’édification de la nouvelle scène. Meryem Valo en est le parfait exemple. Elle est l’ une des initiatrices de l’événement «Maghreb Music  Awards» aux côtés de Layal, Ayla  et Karima, Awalan.  Cet événement a réuni quelque 1500 férus de musique « m’ghribia new génération » venus faire la fête et soutenir leurs artistes préférés. Selon Meryem Valo, «c’est le parcours  de la combattante  quand certaines demoiselles veulent faire partie d’un groupe. Ce n’est pas toujours  facile pour elles d’annoncer à leurs parents  qu’elles répètent chaque semaine dans un garage désaffecté avec de jeunes hommes. Tout de suite ça paraît louche. Mais, il y a également une autre raison qui empêche certaines filles de se lancer : la peur de la réaction du public majoritairement masculin ». « Il suffit de se remémorer la prestation des Mystic Moods. Au début, certains mecs avaient été tout sauf galants ou prévenants. Mais, il a suffi qu’elles commencent à jouer pour les calmer. Le jour où le public marocain sera habitué à voir des filles régulièrement sur scène, il commencera à réagir de manière civilisée», ajoute-t-elle.
Toutefois, il existe de jeunes femmes qui ses sont imposées dans cette nouvelle scène. À citer, Oum, figure de la soul marocaine. Sans pour autant passer par la scène underground, il y a une nouvelle génération de femmes qui ont choisi la musique de variétés tout en adhérant à la philosophie de la nouvelle scène. Khanssaâ, Nabila Maân ou encore Joudia parmi d’autres. Avec leur talent et leur attitude et sensibilité féminines, ces demoiselles ont conquis la scène médiatique nationale et visent même l’internationale.
«Je souhaite à travers ma musique, présenter une bonne image de l’identité et de la culture marocaines notamment sa darija. Les Marocains connaissent plusieurs dialectes arabes, les autres devraient faire de même. En promouvant une nouvelle musique authentique avec une darija correcte et porteuse de sens, cela serait possible. J’aimerais entièrement faire mes albums au Maroc puis les exporter en Europe ou ailleurs », déclare Nabila Maân à ALM. 
Et de préciser : « pour moi, la nouvelle scène comporte tous les jeunes artistes innovateurs qu’ils soient de variétés de RNB ou autres. Et là encore, rares sont les jeunes femmes. Pourtant notre pays regorge de jeunes talents mais ceux qui percent ne sont pas forcément les meilleurs. Personnellement, et à travers mon expérience, je crois que dans le domaine artistique, en général, outre le talent, ce sont plus la chance et un bon entourage qui permettent à un artiste de percer son chemin ».  Tout un message.

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