Culture

Regards croisés sur une journée du Bac

© D.R

La préparation de l’examen du Baccalauréat commence la veille pour l’ensemble des élèves appelés à confronter l’une des épreuves les plus importantes de leur vie. Une fois entre les mains, le diplôme du Baccalauréat permet au jeune de passer d’un statut d’élève à celui d’étudiant.
Vu cette importance primordiale, le Bac se prépare une journée auparavant. Il faut s’assurer une fourniture scolaire complète: stylos, calculatrice, règles, crayons, etc. Par la suite tous les élèves se résignent aux lois des horloges et confient leurs destins aux différentes sonneries de réveil qu’ils ont à portée de la main. Et ce pour s’assurer un réveil matinal afin de ne pas rater un jour, pas comme les autres. Ils doivent aussi se munir de cartes d’identité nationale et convocations d’examen. Ils savent que le professeur surveillant vérifiera leur identité du moment qu’ils sont surveillés par des professeurs qui n’exercent pas dans leur lycée. Et pourtant, certains insoucieux arrivent en retard. Le règlement est clair dans de telles situations: aucun élève n’est autorisé à accéder aux classes de l’examen une fois les épreuves distribuées. Pour pouvoir passer la deuxième session, ces élèves doivent justifier leur manquement par un certificat médical. Des fois ils n’arrivent pas à l’obtenir. En fait, et vu son importance, il ne faut pas le rater ou arriver en retard, se disent ceux qui ont déjà programmé leur avenir d’après le Bac.
Sans ce diplôme, aucune formation approfondie ou supérieure n’est envisagée : pierre angulaire pour finaliser douze ans d’école et espérer une qualification en mesure d’assurer une carrière professionnelle avec une meilleure rémunération. C’est aussi un tremplin pour accéder à des sphères importantes sur le plan social, intellectuel ou professionnel. En somme, une réelle opportunité d’avenir qui dépendra, par la suite, d’autres facteurs du moment que le Bac n’est que le premier diplôme qui ouvre les voies à d’autres perspectives et espérances d’avenir.
Le jour «J», les élèves doivent arriver 30 minutes auparavant à leurs lycées. C’est ce que stipulent les règlements. Ils peuvent accéder aux classes 15 minutes avant le début de l’examen. En même temps, les corps administratif et pédagogique se préparent de leur côté pour assurer le bon déroulement des épreuves. A chacun son rôle mais l’élève reste l’élément central de l’examen.
Une fois les copies d’examen distribuées, les réactions diffèrent. Comme dans la vie, il y a ceux qui «pleurent» et ceux qui «rient». Les élèves bien préparés se concentrent sur les libellés de l’examen et commencent à répondre. Ceux qui sont bloqués tergiversent sur place. Un début difficile à gérer dans certains cas, d’où la nécessité d’avoir des surveillants chevronnés ayant de l’expérience et qui arrivent à gérer le stress des uns et des autres et à calmer les passions. Le début est toujours un moment crucial.
Après un passage à vide, plusieurs candidats arrivent à se ressaisir vite une fois qu’ils sentent qu’ils maîtrisent l’énoncé sur le bout des doigts. Ce sont des candidats qui se sont préparés de bonne manière et qui ont veillé les nuits pour dévoiler les secrets des exercices les plus tordus. «J’ai commencé la préparation du Baccalauréat dès le début de l’année scolaire, pour ne pas dire l’année précédente car il fallait passer l’examen régional. Durant toute l’année, excepté les samedis après-midi et quelques jours de vacances, je faisais trois heures de préparation quotidienne. Et Dieu merci je n’ai eu aucun problème avec l’épreuve de physique qu’on a passée le premier jour», explique à ALM Sara Sebbar, une élève de la branche Sciences de la vie et de la terre. Même son de cloche chez Ibtissam Lahssini de la branche Sciences physiques et qui a ajouté : «il y avait des pièges à éviter même si les exercices étaient à la portée. Concernant le temps imparti à l’épreuve, je pense qu’il était suffisant». En parallèle, il y a ceux qui ont trouvé l’épreuve difficile. C’est le cas de Mohammed Oumassi qui avoue avoir rencontré des difficultés pour résoudre quelques exercices.
Certains élèves arrivent stressés à la salle de l’examen soit par phobie de l’examen, car ils n’ont pas bien préparé leurs prestations du jour. Absorbés par leurs pensées, d’un air distrait ou pensif tout en hochant leurs têtes ou en secouant leurs épaules, les battements de leurs cœurs se font sentir à distance et montent crescendo au fil de la lecture du libellé de l’examen. Il suffit de les observer pour constater que leurs regards sont évasifs et que leurs gestes d’écriture ne sont pas coordonnés. D’autres éludent leurs désarrois devant la copie de l’examen et arrivent à se ressaisir vite pour se lancer avec confiance et courage. Les difficultés rencontrées peuvent aussi engendrer des réflexes géniaux et certains arrivent même à pulvériser les meilleures moyennes.
Ceci dit, il y a des élèves qui ne dévoilent aucune inquiétude car ils savent d’avance qu’ils ne relèveront pas le défi de réussir un Bac ce jour-là. C’est une catégorie d’élèves qui n’a pas bien préparé son examen et qui est inconsciente de son acte. Souvent, ce sont des élèves qui cherchent la moindre excuse pour déferler leurs incapacités devant la copie de l’examen sur leur vis-à-vis. Des fois ils se heurtent à l’intransigeance des surveillants qui doivent veiller au maintien du calme dans la classe et à la protection des élèves qui travaillent. «C’est tout un art et toute une technique, le fait de réussir la surveillance», explique le professeur Abdelkrim Qahoui, chargé de surveillance lors de la première session de cette année au lycée Oued Eddahab d’Oujda.
D’autres comportements sont observés. C’est le cas de certains élèves qui essaient de «copier» en exploitant des photocopies miniaturisées qui reprennent l’essentiel des cours. «Dans certains cas ils arrivent à obtenir leur Bac alors qu’ils ne le méritent pas, malheureusement un copieur ne sera jamais un bon citoyen. Chose qui se répercute sur le devenir du pays», précise l’élève Houda Al Ouafi. Et d’ajouter : «Cela incombe aux professeurs qui ne les ont pas bien gardés. Il est anormal et inadmissible que des professeurs assument pleinement leur responsabilité alors que d’autres ne font rien pour dissuader les «copieurs»».
Des réactions sont aussi à observer à la sortie des élèves de la classe. Dans leur majorité, ils se montrent confiants mais au fur et à mesure des explications et des confrontations des réponses, le doute s’installe et prend des proportions importantes dans les esprits des élèves hésitants. Certains élèves se démoralisent mais beaucoup se concentrent plus sur les épreuves qui suivront. «Ça ne sert à rien de s’affoler car ce qui est fait est fait d’autant plus que nous avons des chances pour mieux faire et se rattraper dans les autres épreuves», commente Radouane Dendane.

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