Culture

Reggiani : L’artiste au grand coeur

© D.R

«Sarah», « Ma liberté », «Le déserteur », désormais seules ces chansons témoignent de la carrière de Serge Régianni. Cet acteur et chanteur français est mort dans la nuit de jeudi à vendredi d’un arrêt cardiaque. Mais ces chansons sont toujours en mémoire de cet artiste qui a débuté sa carrière dans le théâtre et le cinéma.
Né le 2 mai 1922 à Reggio d’Emilie en Italie, Serge Reggiani est arrivé en France à l’âge de 8 ans avec sa famille. En presque une année, Serge qui a presque 10 ans apprend le français et devient premier de sa classe. En 1937, il découvre une petite annonce concernant l’ouverture d’un conservatoire des Arts cinématographiques. Il présente sa candidature avec succès et sort en fin d’année avec le 1er prix de comédie. Après quelques petits rôles au cinéma et au théâtre, il décide de s’inscrire au Conservatoire national d’Art dramatique en 1939. Deux ans plus tard, il en sort avec deux prix de comédie et de tragédie. Une fois l’étape de l’apprentissage terminée, ou presque, Serge Reggiani présentera ses premières pièces au théâtre en 1941 dans « Le Loup garou » de Vitrac. Il interprète ensuite « Britannicus » auprès de Jean Marais, puis joue dans « Les Parents terribles » de Cocteau, et dans « Les Séquestrés d’Altona » de Sartre.
Mais tel un véritable passionné, Reggiani se découvre une vocation pour le cinéma. Serge est nettement plus attiré par le 7ème art. Très apprécié dans des rôles de jeune premier au destin plutôt dramatique, son premier succès date de 1943 dans « Le carrefour des enfants perdus » de Léo Joannon. Pendant ce tournage, il rencontre sa première épouse, la comédienne Janine Darcey, avec qui il aura deux enfants : Stéphan en 1946, et Carine en 1951. A cette époque, Serge avait déjà obtenu la nationalité française.
Après la Seconde Guerre mondiale, Reggiani, qui est désormais un comédien renommé, apparaît dans de nombreux films dont le plus célèbre est « Etoile sans lumière » de Marcel Blistene avec Edith Piaf. D’autres films tels que « Les portes de la nuit » de Marcel Carné en 1946, « La ronde » de Marcel Ophuls en 1950, et surtout « Casque d’Or » de Jacques Becker en 1952 participeront à accroître la renommée de Serge. Durant ce dernier tournage, Serge Reggiani partage l’affiche avec celle qui sera son amie. Cette personne n’est autre que l’actrice d’origine italienne , Simone Signoret. Mais même si Serge Réggiani débuta sa carrière dans le théâtre et le cinéma, cet artiste a toujours adoré chanter. En 1959, il interprète une vingtaine de chansons lors d’un programme radiophonique.
Tous les professionnels de la musique lui ont reconnu sa passion partagée pour la musique. Il possédait une voix grave et un phrasé particulier, mais il faut encore attendre quelques années pour que la chanson entre dans sa vie. La talent de Serge ne sera reconnu à sa juste valeur qu’en 1965. Cette date représente l’année où Jacques Canetti le convainc de chanter. Serge était âgé alors de 43 ans. Son premier album consacré aux textes de Boris Vian connaît un succès sans pareil et remporte le prix du disque de l’Académie Charles-Cros. A partir de ce moment, le succès de Réggiani s’en va grandissant. Il accumule les chansons. Il bénéficiera d’excellents succès grâce aux titres devenus à présent célèbres, il s’agit de « le petit garçon » et « Maxim’s ». Sur scène, il est aimé autant des jeunes que des plus vieux. Pour cette catégorie de personnes, Serge représente une continuité de la chanson française traditionnelle. De 1968 à 1980, Serge fera son apparition dans les plus grands spectacles de la francophonie. Il remplira notamment les salles de l’Olympia de Paris. Les années 80 seront, elles, difficiles pour Réggiani, son fils Stephan se suicide, ce qui l’aménera à la boisson. Mais cette période difficile de la vie de Serge sera surmonté et il poursuivra sa carrière artistique. Malgré une santé fragile, Reggiani continue d’enregistrer des chansons.
En août 99, sort un nouvel album intitulé « Les Adieux différés », titre sans doute ironique puisque le comédien chanteur y abordent essentiellement le thème de la vie, de la nostalgie, des femmes mais aussi de l’amour.
Artiste multiple, Serge Reggiani laissera une oeuvre où se côtoient douleur, tendresse et humour. Homme blessé, mais éternel battant, Serge Réggiani restera toujours l’artiste dont la carrière a balancé entre le cinéma, la musique mais aussi la peinture. Serge Réggiani est un artiste dont la vie fut jalonnée par diverses passions. Des passions qu’il a toujours voulu partager avec ses fans.

Articles similaires

Culture

Dans le cadre de la Journée Internationale du livre : L’IC organise la Semana Cervantina 2024

L’Institut Cervantès de Casablanca célèbre la Semana Cervantina 2024 avec différentes activités...

Culture

Ouverte au public du 18 avril au 6 mai 2024: La Fondation BMCI et la galerie 38 lancent «Vogue»

La BMCI, à travers sa Fondation et en partenariat avec la Galerie...

Culture

«Moroccan badass girl» de Hicham Lasri à l’assaut des salles nationales

Il évoque la pauvreté, le chômage et le désespoir de la jeunesse

Culture

«Disciples Escoffier Maroc» : Un rendez-vous gastronomique à Rabat

Organisé autour de la transmission à travers les femmes

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux