Culture

Règlement de compte par livre interposé dans la famille Houellebecq

ça balance chez les Houellebecq! Lucie Ceccaldi, la mère de l’écrivain Michel Houellebecq, raconte sa vie mouvementée dans un livre à paraître début mai, et règle ses comptes avec son trublion de fils, qu’elle accuse de l’avoir calomniée dans l’un de ses livres. Dans «Les particules élémentaires» (Flammarion), son premier grand succès, en 1998, Houellebecq l’a décrite, sous son vrai nom, comme une sorte de hippie à la dérive, adepte d’une communauté fondée sur la liberté sexuelle. Mais à 83 ans, la vieille dame se rebiffe dans «L’innocente» (Scali), un récit autobiographique ponctué d’une postface au vitriol. «Avec Michel, on pourra commencer à se reparler le jour où il ira sur la place publique, ses Particules élémentaires à la main, et qu’il dira : +Je suis un menteur, je suis un imposteur, j’ai été un parasite (…) Et je demande pardon», écrit-elle.
Ancien médecin anesthésiste, Lucie Ceccaldi a vécu mille aventures, qu’elle appelle des «emmerdements». Car si Houellebecq raffole de la provocation, sa mère est une adepte du franc-parler et du «poing dans la gueule». Née en Algérie, elle a vécu l’engagement communiste dans les années 1950, terminé major de la faculté de médecine d’Alger, et poursuivi son périple jusqu’à l’île de La Réunion, où elle vit toujours, «dans un petit cabanon». Mais la grande affaire de sa vie, c’est son fils Michel, propulsé écrivain de la désespérance contemporaine, avec qui, dit-elle, «c’est fini, fini, depuis 1992» et une brouille mémorable… à propos de la guerre du Golfe. Un fils qu’elle reconnaît avoir délaissé, et qui sera élevé par sa grand-mère paternelle à qui il a emprunté le nom de Houellebecq. «La grand-mère Houellebecq était du genre prolétaire haineux», résume Lucie Ceccaldi. Rien n’est simple dans la famille. Jusqu’à la date de naissance du fiston. Sur son site officiel comme dans ses livres, Michel Houellebecq est né en février 1958. Mais d’après sa mère, il est en fait né deux ans plus tôt, le 26 février 1956. «M’accuser d’avoir truqué des actes de naissance alors que c’est lui qui se rajeunit de deux ans, allez savoir pourquoi, petit con coquet en plus», s’insurge-t-elle. Lucie Ceccaldi n’est guère convaincue par le talent de son fils. «L’air du temps, c’est un petit courant tout à fait éphémère de la non-pensée. C’est peut-être en raison de cette nullité qui est la “pensée de maintenant” qu’il est en phase avec l’époque», explique-t-elle : «Et puis cette arrogance de se prendre toujours pour l’être supérieur, l’intellectuel, cette façon de dire : je suis le plus intelligent».
Loin du psychodrame familial, Michel Houellebecq met la dernière main à l’adaptation au cinéma de son roman «La possibilité d’une île» (Fayard). Et observe jusqu’à présent le silence radio sur le livre de sa mère.

• Dominique Chabrol (AFP)

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