Culture

Rendez-vous avec la consécration

Et de quatre pour le Concours international de musique du Maroc. Créé en 2001, cet événement pianistique, organisé par l’Orchestre philharmonique du Maroc et parrainé par la BMCI, n’a cessé de gagner en maturité et en notoriété.
Cette année, il aura lieu du 10 au 13 mars. Le mercredi 10 et le jeudi 11 seront consacrés aux récitals de la première épreuve qui font office d’éliminatoires et auxquelles prendront part huit candidats, venant de six pays.
Chaque soir, quatre candidats interpréteront un programme libre de 35 minutes. Une compétition à l’issue de laquelle le Jury désignera les trois finalistes sélectionnés pour se produire en finale. Une finale qui aura lieu le samedi 13 mars au théâtre Mohammed V de Rabat. Le succès de cet événement étant confirmé, l’espoir des organisateurs est d’en faire une institution. Pérenniser un tel événement est désormais l’enjeu à relever. D’autant que le succès a bel et bien été au rendez-vous lors des précédentes éditions. Un succès qui s’explique à la fois par la qualité des candidats, choisis parmi les meilleurs jeunes talents de la scène pianistique mondiale, que par l’intérêt croissant du public marocain pour la musique classique en général et pour le concours en particulier.
Le concours de cette année s’inscrit dans la logique des précédentes éditions. Mais il ambitionne de passer à une dimension plus importante. Il y aura six pays en lice, représentés par huit candidats. «La durée des épreuves est plus longue, le parcours plus laborieux avant d’atteindre la finale. Un effort supplémentaire dans la recherche des jeunes talents, avec des déplacements au Japon, en Russie, en Pologne, a également été consenti », a déclaré Farid Bensaïd, président de l’Orchestre philharmonique du Maroc (OPM), lors d’une conférence de presse tenue mardi 17 février à Casablanca. Si, de par le monde, ce sont les candidats qui se présentent, au Maroc, c’est le chemin inverse. Pour la sélection des pianistes, Marian Rybicki, directeur artistique du concours, a dû parcourir le monde à la recherche des perles rares. Il a dû pour cela auditionner quelque 150 à 200 jeunes musiciens.
Le challenge est, justement, cette quête de la «crème». Pour le président de l’OPM, l’objectif de ce concours n’est pas seulement la compétition, mais la création d’une émulation à même de permettre l’émergence d’un potentiel national. Les trois finalistes auront à interpréter un des deux concertos choisis. Il s’agit du Concerto n°1 de Chopin et du Concerto n°2 de Rachmaninov. Cela veut dire qu’au moins une oeuvre sera jouée deux fois.
Cette démarche n’en permettra pas moins au public, qui sera amené à voter, de mieux juger la différence de sensibilité et l’émotion que chaque pianiste transmet. D’autant que les trois oeuvres se ressemblent en termes de technique et d’approche. Il s’agit de concertos très joués, très public, avec l’éternel brio de Rachmaninov et cette profonde subtilité qui marque l’oeuvre de Chopin. Des airs connus et qui feront l’objet d’une diffusion radiophonique les deux prochains samedis, de 08h à 09h du matin sur les ondes de la RTM.
Les finalistes seront accompagnés par l’Orchestre Philharmonique du Maroc. Une finale avec orchestre est dans ce sens assez rare dans les autres concours. La raison de cette rareté est liée à la fois au coût que représente la participation d’un orchestre et l’énorme travail avec qu’une telle entreprise suppose. Fait marquant : il y aura deux votes et quatre prix. Le premier sera celui du jury qui aura à décerner 3 prix. La valeur de ces prix va de 4000 euros pour le premier à 1000 euros pour le troisième. Le deuxième vote sera celui du public, à travers un dépouillement sur place. Ce que les candidats cherchent, c’est moins le prix que la notoriété.
Une notoriété que le Concours recherche également à travers le choix du jury. Il s’agit pour cette année d’une sommité dans l’art du piano, la Japonaise Yuko Yamaoka, présidente du prestigieux Festival international de Yokohama. Mélange original donc entre l’art et la compétition, l’événement suscite désormais une grande attente chez le public marocain.
Une grande attente, mais aussi un grand prestige. Le Concours, qui fait office de véritable tremplin pour les candidats, dont plus d’un a réussi à embrasser une consécration planétaire après être passé par Rabat, figure depuis l’année dernière dans le Guide international des concours de musique. Quand on sait qu’un pays comme la France, qui compte plus de 200 concours de musique, dont seulement 2 à 3 figurent sur ce guide, il y a effectivement de quoi d’être fier. Pour atteindre une telle notoriété, les organisateurs ne lessivent pas sur les moyens. En effet, le budget du concours tourne autour de 1,5 million DH. Ajouter à cela les multiples formes de bénévolat.
Plus d’un volet est pris en charge soit par un organisme public, comme le ministère de la Culture, qui offre gracieusement le Théâtre Mohammed V, ou encore des sponsors privés, BMCI en tête.
Ce dernier soutien s’inscrit en effet dans le cadre de la politique culturelle de la banque, qui cherche à accompagner plusieurs événements d’ordre culturel et artistique : le Concours National de Musique du Maroc, Printemps Musical des Alizés, l’Ecole Internationale de Musique et de Danse de Casablanca…

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