Culture

Rétrospective de Farid Belkahia à Venise Cadre

© D.R

L’exposition de l’artiste-peintre Farid Belkahia se poursuit durant tout le mois de juin à la galerie Venise Cadre à Casablanca. Inaugurée jeudi 27 mai, cette exposition qu’on peut qualifier de rétrospective, puisqu’on y découvre des œuvres datant de différentes périodes, a également été l’occasion de présenter un ouvrage de 256 pages dédié à l’artiste, réalisé par Rajae Benchemsi et qui traite une partie de l’œuvre prolifique de l’artiste. «La modernité avec son cortège de bonnes intentions a souvent eu des effets néfastes et destructeurs sur les cultures étrangères. L’œuvre de Farid Belkahia est au contraire un des rares exemples de réussite où la fécondation de la culture traditionnelle a fait germer l’invention de nouvelles images enracinées dans notre réalité globalisante», souligne dans la préface Jean-Hubert Martin, conservateur général du patrimoine de France et co-hauteur du livre. Depuis les années 60, Farid Belkahia est connu comme un artiste qui a concentré sa réflexion sur le thème de l’identité avec des peintres comme Melehi, Chebaa, Azema, Hamidi… Ainsi, c’est avec cette idée conçue que le spectateur connaissant ou ayant entendu ou vu, de loin, l’une des toiles de cette artiste incontournable de l’histoire de l’art contemporain marocain vient visiter l’exposition. Sauf que confronté de très près à une série de toiles de Belkahia, le récepteur en note la simplicité déconcertante. Des figures familières, primaires, primitives (triangle, croix, cercle, carré, flêche, tourbillon), dont les occurrences dans chaque toile dénotent tout un langage symbolique élaboré par l’artiste. La peau, un support qui supporte le temps, s’imprégnant de lui et qui offre une autre dimension, à la vie d’une œuvre. Le henné et les pigments naturels utilisés. Des formes (qu’il invente dès 1966) jouant sur le vide et suivant le contour des figures et signes et annulant le cadre traditionnel d’un tableau de chevalet composent son vocabulaire. Tous ces éléments ont une même référence: la sensualité, la profondeur de l’artisanat marocain et de la calligraphie arabe, l’érotisme et la chaleur de la terre africaine, la beauté de la lettre amazighe, la beauté du corps de la femme, de ses mains, de son henné, l’homme et son mysticisme, l’univers… Dans sa quête, au fil de ses divers voyages, rencontres et exploration, l’artiste ne s’accroche qu’aux valeurs sûres. Et c’est le temps qui les lui détermine. Le temps, on le sent, on voit ses ondulations dans toutes ses œuvres. Tantôt, il mène vers l’ascension, tantôt c’est la chute, l’hésitation, le fléchissement. Belkahia ne croit qu’en le temps. «Seule l’histoire, nous dira si on a fait les bons ou mauvais choix. Seule l’histoire nous dira si un artiste durera dans le temps ou pas», dit l’artiste. Contre un art soi-disant, «contemporain» ouvert sans borne à toutes les tendances d’une mondialisation sauvage et triomphante, Belkahia, lui, a choisi depuis toujours le pari d’un retour à l’identité, d’un ancrage dans les racines, une sorte de repli positive, comme celui de la fougère pour laquelle c’est en s’enroulant sur elle-même qu’elle s’allonge et s’ouvre sur le monde.

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