Culture

Rhatay : «les technologies, un gisement d’emplois»

© D.R

ALM : Votre société vient de décrocher le prix de l’innovation. Quelle est la valeur de ce prix ?
Aimad Rhatay : Le prix a bien sûr une valeur symbolique car il honore avant tout la qualité des équipes Lead Tech Design (LTD). C’est aussi la preuve que notre démarche de R&D (recherche et développement) peut aboutir à un vrai transfert de technologie vers le Maroc. C’est le Premier ministre Driss Jettou qui nous a remis ce prix, et pour moi, c’est d’abord le signe d’une prise de conscience que les nouvelles technologies sont un gisement de valeur ajoutée et d’emploi insuffisamment exploité. Maintenant, il faut aller au-delà des symboles pour exister!

Quel est le produit qui vous a habilité à recevoir ce prix ?
Il s’agit d’un bloc de compression d’image JPEG2000, une évolution importante et récente de la norme JPEG, très connue du grand public. Notre objectif est de le diffuser dans tous les produits, notamment les appareils photo numériques, les serveurs vidéo, les cinémas numériques, l’imagerie satellite, la télésurveillance…

En quoi votre innovation tient-elle de la  prouesse technologique comparativement  à ce qui existe déjà sur le marché ?
J’aime à le croire ! L’équipe a fait un travail remarquable et de longue haleine qui a duré 15 mois. D’abord en recherche, et ce en collaboration avec les professeurs, chercheurs et étudiants de l’université Al Alkhawayn où l’équipe s’est installée. Et ensuite de développement où les obstacles technologiques n’ont pas cessé d’apparaître. La ténacité de notre équipe a eu raison de la complexité des algorithmes implémentés. Cela fait maintenant 15 ans que je conçois des circuits intégrés, les algorithmes de la norme JPEG2000 font partie des plus complexes ! J’en suis fier pour eux et pour LTD.

Votre société est installée au Technopark de Casablanca depuis 2004. Racontez-nous l’aventure de votre start-up depuis son lancement ?
Lead Tech Design (LTD) a vu le jour en France en 2001, avec comme ambition d’opérer un transfert de savoir-faire vers un centre de développement au Maroc. Notre activité nécessite des fonds importants. Nous avons très vite cherché des investisseurs et en 2004, le fonds Sindibad, fonds d’amorçage piloté par la CDG, a été convaincu de viabilité du projet. En 2004, l’activité démarre au Technopark de Casablanca où nous avons trouvé une aide précieuse et un réseau intéressant. «Seul, on ne va nulle part !»  et je dois dire que nous ne sommes plus seuls ! L’Agence française de développement (AFD), le Technopark de Casablanca ainsi que le ministère de la Recherche scientifique nous ont aidé à grandir … Je leur dis merci.

Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a poussé à monter votre propre entreprise ?
J’ai fait mes études supérieures en France. Je suis ingénieur en électronique et j’ai passé 10 ans dans le groupe Thomson à différents postes, R&D et «project-management». Mes motivations sont multiples et si je devais les résumer, je dirais que c’est la rencontre entre l’opportunité économique et la possibilité de réaliser un projet d’envergure dans mon pays. Le défi technologique dans un environnement qui ne s’y prête pas est stimulant, n’est-ce pas ?

Vous êtes à cheval entre le Maroc et la France. Pourquoi ? et comment vous arrangez-vous pour gérer vos affaires ?
Je vis en France effectivement et nos clients sont tous en Europe et aux USA, mais je passe une semaine à 10 jours au Maroc pour travailler avec l’équipe. J’ai la chance d’avoir des collaborateurs autonomes et intègres. Nous sommes en train de bâtir une équipe de direction et un «middle management» pour porter LTD au niveau des meilleurs mondiaux… Et si dans quelques années, LTD n’a plus besoin de moi, j’aurais gagné mon pari !

Lead Tech Design en bref
Deux ans après sa création, LTD a réussi à dépasser le seuil d’un million d’euros de chiffres d’affaires en 2006 avec une équipe de 27 ingénieurs. Lead Tech Design est spécialiste des offres technologiques dans le domaine du multimédia et des télécommunications et notamment la conception de circuits intégrés et de software embarqué. Pour financer sa stratégie de développement, la société qui dispose également d’une filiale en France s’apprête à lever, pour la deuxième fois, des fonds auprès de sociétés de capital-risque.

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