Culture

Rim Chemaou, une comédienne-née

© D.R

Si la chance était une planète, elle aurait appartenu à Rim Chemaou. Cette jeune lauréate de l’Institut supérieur d’art dramatique et de l’animation culturelle de Rabat (ISADAC) ne pouvait pas espérer mieux. Agée d’à peine 22 ans, cette comédienne avoue qu’elle a eu de la veine. Après avoir décroché son diplôme en 2005, plusieurs réalisateurs lui ont proposé de jouer dans leurs films. Le premier, le réalisateur Omar Chraïbi, lui a offert le premier rôle féminin dans son film « Tissées de main  et d’étoffes » adapté de l’idée de Zakaria Lahlou. C’est ce  dernier, comédien, metteur en scène et professeur à l’ISADAC qui a encouragé Rim Chemaou à se lancer dans le cinéma. «Zakaria Lahlou m’a fait aimer l’interprétation», déclare la comédienne en herbe.
Dans ce long-métrage, actuellement en étape de finalisation, Rim s’appelle Niserine. C’est l’histoire d’un jeune garçon natif d’un douar nommé Ghbara, d’extraction modeste et qui rêve de faire sourire sa maman qui est gravement malade.
C’est ainsi qu’il abandonne son métier de petit vendeur au village pour aller poursuivre ses études à Rabat dans ce qui sera appelé dans le film «L’école nationale d’art dramatique». «Là, il rencontre Niserine, une bourgeoise de bonne famille qui va changer beaucoup de choses dans sa vie», raconte Rim avec passion.
C’est un happy end que nous livre ici le film de Omar Chraïbi. Ce qui ne peut que réjouir cette comédienne dont la carrière s’annonce prometteuse. Zakaria Lahlou fait partie de ceux qui le pensent profondément. « Je crois bien que Rim aura beaucoup de succès en tant qu’actrice, j’ai confiance en elle », déclare son mentor.
Pour sa spécialisation à l’ISADAC, Rim raconte qu’elle allait opté pour la scénographie, mais avec l’aide de son professeur, elle a changé d’avis : «Je commençais à apprécier l’interprétation, on jouait des pièces de théâtre, des one-man-show, c’était instructif». « Durant son parcours d’étudiante, Rim était une fille qui a évolué très rapidement. Arrivée en quatrième année, elle avait d’énormes potentialités qu’il fallait exploiter».
Une façon pour Zakaria Lahlou de témoigner de sa persévérance. Avant d’atteindre son but, Rim a dû braver certaines difficultés. Ce qui l’a rendait encore plus forte. Sa famille refusait en fait de la voir devenir comédienne.
Elle s’imaginait déjà voir Rim jouer des scènes « pas très catholiques». Chose que sa fille n’aura jamais admise. « Au départ, mon père n’a pas voulu que je m’inscrive à l’ISADAC, il avait peur pour moi », raconte-t-elle. Mais ce n’est pas ce refus paternel qui va l’empêcher de suivre sa bonne étoile.
Au début, elle cède, elle joue à la fille « soumise », mais par la suite, elle finira par se fier à son intuition et suivre sa véritable vocation. «Après avoir réussi l’épreuve du Bac en 2001, je me suis inscrite en économie. Je l’ai quittée un an après».
Les chiffres et la comptabilité n’étaient pas sa tasse de thé. Elle le fait savoir à son cher père qui finit lui-même par s’en convaincre. Aujourd’hui, il l’encourage, lui prête main-forte tout en lui conseillant de prendre soin d’elle. « A partir de la deuxième année de l’ISADAC, mon père a commencé à se faire l’idée de me voir entamer une carrière, soit dans le théâtre ou au cinéma», confie Rim Chemaou.
Une nouvelle réconfortante pour cette jeune femme qui compte continuer à se battre pour mener une belle carrière au cinéma. Après son premier rôle dans le film de Omar Chraïbi, Rim Chemaou a incarné le personnage de « Rahal » dans « Le Bar», film de Hasan Benjelloun. Elle y joue le rôle d’une jeune Marocaine de confession juive âgée de 18 ans qui rêve de la terre promise. Mais une fois là-bas, elle sera déçue.
Elle se rend compte qu’Israël n’est qu’une utopie. Si ce rôle est une fiction, la passion de Rim est bel est bien réelle.

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