Culture

Saâd Chraïbi : “Mona Fettou était oppressive”

© D.R

ALM : Votre ex-femme vous accuse d’avoir freiné sa carrière d’actrice ? Comment réagissez-vous à cette accusation ?
Saâd Chraïbi : Tout d’abord, une précision : je ne voulais pas étaler notre vie privée sur la place publique mais maintenant que Mona a commencé, je suis obligé de réagir. A propos de votre question, cette accusation est totalement fausse, la preuve est qu’en 7 ans de mariage elle a fait 4 films avec moi : «Femmes… et femmes», «Soif», «L’affaire Sarah… T» (téléfilm) et «Jawhara», pour lesquels je lui ai écrit et réalisé les rôles principaux.
Alors qu’à côté, elle a tourné dans 17 autres travaux avec d’autres réalisateurs, entre autres « Un simple fait divers » de Hakim Nouri (1997), « Les amours de Haj Mokhtar Soldi » de Mostafa Derkaoui (2000), « Jnane al karma» de Farida Bourquia, « And now, Ladies and Gentlemen !» de Claude Lelouche (2001-2002), «Les portes du paradis » de Aïmad et Souheïl Noury (2003-2004), «Majda» d’Abdeslam Kelaï, « La route des femmes » de Farida Bourkia, « J’ai vu tuer Benbarka » de Serge Lepéron et Saïd Shimi (2004-2005). Ce nombre de travaux indique que la carrière artistique de Mona a été riche, et que nous sommes parvenus, elle et moi, à préserver notre vie professionnelle-la sienne surtout- des contraintes de notre vie familiale.
En plus, il lui est arrivé plusieurs fois de refuser des rôles et je l’ai incitée à les faire, le dernier en date est « Ici et là-bas » de Mohamed Ismaïl dont elle a jugé le texte médiocre et que j’ai trouvé intéressant, je l’ai donc encouragée à le faire. Sur ce sujet, elle dira bien- à ma décharge- le nombre de fois que je suis intervenu pour lui faire accepter une proposition de travail, en lui présentant un avis favorable sur la teneur du texte pour lequel elle est sollicitée et qu’elle rejette, quant à elle, un peu trop hâtivement. Cette précision est pour rappeler que je n’ai jamais été une entrave à la carrière de mon épouse. Est-ce que cela peut prendre l’étiquette de freiner sa carrière ou plutôt de l’encourager et de la monter au pinacle ?

Dans l’entretien que votre ex-femme a accordé à ALM, elle a soutenu que vous l’avez empêchée de tourner dans une sit-com de Nordine Lokhmari. L’avez-vous vraiment interdite de le faire ?
Ce n’est pas en ces termes. Elle devait jouer un rôle avec un acteur avec lequel elle avait entretenu une relation pendant 3 ans avant notre mariage. Je lui avais expliqué la gêne que cela représentait pour moi et elle a refusé, et n’a accepté de ne pas jouer le rôle qu’après moult interventions d’amis artistes communs. Et pour la remercier, je lui ai offert un cadeau d’une valeur importante que les amis intimes connaissent bien.

Avez-vous jamais douté de la fidélité de votre ex-femme, comme il est écrit dans sa demande de divorce ?
Jamais de la vie. Ceci dit, le comportement qu’elle a eu depuis au moins deux ans incite à se poser plusieurs questions à ce sujet, notamment ses absences non justifiées et répétitives de la maison jusqu’à des heures tardives, très tardives. Ses sorties nocturnes étaient incompatibles avec le statut d’une femme mariée.

Ces accusations ne risquent-elles pas de porter atteinte à votre combat pour la cause féminine, et que vous avez véhiculé, entre autres films, à travers «Fem-mes… et femmes » ?
Je pense que c’est tout l’inverse. A titre personnel, et en prenant pour exemple l’éducation que j’ai reçue au sein d’une famille constituée de 13 personnes, dont cinq filles et cinq garçons- une éducation basée sur l’affection mutuelle, le respect de l’autre, sur la probité et sur l’équité-, mes sœurs me rappellent encore aujourd’hui l’effort que je déployais auprès de mes parents pour défendre leurs droits à l’épanouissement.
En effet, je me faisais fort de convaincre mon père-homme de traditions- à autoriser mes jeunes sœurs à sortir de la maison  et à les faire participer à des activités sociales, sportives, culturelles et artistiques. Je craignais pour elles les sévices que les femmes endurent dans la vie. Dans mes travaux, j’ai également toujours défendu la cause féminine et je continuerai à la défendre sauf que, à l’avenir, je ferais la distinction entre les femmes opprimées et les femmes oppressives. Il y a des femmes qui ne sont guère justes envers leurs conjoints.
Nullement victimes de ces derniers, elles sont, au contraire, bien disposées à exercer leur autorité sur tous, et à imposer leur point de vue sur toutes choses, telle que Mona Fettou qui refuse d’admettre et d’appliquer un jugement d’un tribunal qui stipule qu’elle a la garde de notre enfant mais que cette garde doit s’appliquer dans ma maison, qui a également jugé que la demande de divorce n’est basée sur aucune raison objective et qui lui a imputé la totalité de la responsabilité des conséquences du divorce et qui l’a condamnée à la réparation par le dirham symbolique.
Mais, Mona vient de terminer son oppression par m’enlever mon fils et me priver de le voir en toute illégalité et contre la décision du tribunal.
Une nouvelle procédure juridique est entamée pour me permettre de récupérer mon fils, de même que la procédure qui a été entamée la semaine dernière et qui m’a permis de récupérer ma maison après que Mona, ayant profité de mon absence à Locarno, a changé la serrure de la porte et m’a empêché de rentrer chez moi après mon retour. Il a fallu une décision juridique d’urgence pour rétablir la situation.

Mona Fettou vous reproche, à propos de cette maison, d’avoir fait preuve de mauvaise foi, sachant que cette maison, située à 25 kilomètres de Casablanca, ne conviendrait pas à votre fils asthmatique ? Que répondez-vous à cela ?
Cette maison, une villa que j’ai achetée à Dar Bouazza, a été évaluée par une assistante sociale désignée par le tribunal et qui a rendu son rapport en précisant que c’est un lieu idéal pour l’épanouissement de notre fils. Mon fils n’est d’ailleurs pas asthmatique, il avait des troubles respiratoires, comme la quasi-totalité des enfants qui vivent à Casablanca. Ces troubles se sont arrêtés, comme l’a prévu le médecin traitant de mon fils, à l’âge de 5 ans.
Au contraire, ce lieu est considéré moins pollué et moins humide que Casablanca. S’agissant de l’allégation selon laquelle l’emplacement de la villa est loin de l’école, je tiens à préciser qu’il se trouve à 15 minutes de l’école de notre fils, alors que celui dans lequel nous habitions (Ndlr, quartier Racine, Casablabca), se trouve à 12 minutes de cette école. Je vous laisse évaluer le rapport risques/bénéfices entre les deux.

Avez-vous jamais essayé de vous réconcilier avec votre ex-femme ?
J’ai été invité à plusieurs festivals de cinéma en octobre, novembre et décembre 2004, en Inde, au Canada, et en Belgique. Je lui ai demandé, je l’ai priée de m’accompagner. Elle a refusé. J’ai annulé ma participation aux festivals du Canada et d’Inde à cause de son refus.
Je dirais que plusieurs amis artistes communs, ainsi que sa propre mère, sont intervenus plusieurs fois pour raisonner Mona, sans résultat. Ils peuvent en témoigner.
Voilà, il faut que tout le monde découvre la face cachée derrière le masque avenant de cette femme.

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