Culture

Saâdia Azgoun : «Je peux séduire sans pour autant provoquer»

© D.R

ALM : Après «Number one», vous voilà pour la deuxième fois consécutive aux côtés du couple Saâdallah. Est-ce un hasard ou bien c’était voulu?
Saâdia Azgoun : À vrai dire, il s’agit de ma troisième collaboration. Ce couple est très professionnel et humain. Avec eux, le plateau se convertit en un espace d’échange et de débat. En tenant compte de ces facteurs, je ne peux refuser de revivre l’expérience. Quand ils m’ont proposé le rôle de Hiba à «Bent Bladi», j’ai accepté volontiers. Après tout, le travail avec Saâdallah Aziz et Khadija Assad ne peut être qu’enrichissant.

Que retenez-vous de votre participation dans la série «Bent Bladi» qui a été diffusée durant le mois de Ramadan ?
Pour être honnête, je n’ai commencé à suivre la série qu’après le dixième épisode, après avoir senti la réaction du public. Son verdict me préoccupait énormément. En général, les échos relatifs à «Bent Bladi» étaient satisfaisants. L’intrigue est captivante. Et la série traite plusieurs problèmes sociaux avec une simplicité remarquable. Le réalisateur Charly Bellauto a su donner une touche particulière au travail.

Quel est l’apport d’un réalisateur étranger sur une production marocaine ?
Les réalisateurs étrangers savent comment réussir leurs travaux. Ils se vouent corps et âme pour les perfectionner. Pour cette raison, leurs œuvres sont distinguées. Par ailleurs, les réalisateurs marocains sont devenus faignants. Notre société est riche en faits qui peuvent être exploités par nos cinéastes sous différents angles . Malheureusement, la majorité ne s’intéresse qu’au gain pécuniaire négligeant ainsi leur fonction primaire, celle de donner au produit télévisuel ou cinématographique une esthétique et une profondeur. De ce fait, le résultat est jugé décevant par les téléspectateurs. Il est de leur ultime droit d’émettre ce genre de jugement car, avant et après tout, le public est le principal concerné.

Comment voyez-vous la participation de certaines actrices marocaines aux productions orientales?
L’actrice passe des années et des années à étudier. Une fois sur le terrain, on lui impose une rémunération anodine suite à un rôle ou à une participation. Si jamais elle négocie son salaire, le réalisateur peut facilement la remplacer par une quiconque personne étrangère au domaine. Au lieu de rester les bras croisés, les actrices dont vous faites allusion ont choisi de se faire valoir ailleurs. Bien que je n’encourage pas cela, mais je respecte leur choix. Au moins là-bas, il y a une certaine dynamique.

Selon vous, que peut-on faire pour promouvoir les productions nationales ?
Tout d’abord, il ne faut pas monopoliser les tâches. Il est inconcevable d’être à la fois producteur, metteur en scène, acteur et autres. Cela nuit, clairement, au rendement du travail. Il faut que la complémentarité et la solidarité règnent lors de l’exécution d’un projet artistique. Et bien sûr, il faut se détacher de toutes fins matérielles. L’art ne se marchande pas.

Peut-on dire que la réussite de «Bnat Lalla Menana» est l’exemple de la solidarité féminine ?
«Bnat Lalla Menana» de la troupe «Tacoon» est comptée parmi les meilleures pièces présentées récemment sur la scène. Le fait d’être une équipe de femmes est né d’un pur hasard. Certes, cela a donné à l’œuvre sa particularité. Toutefois, la réussite de ce travail repose sur l’entente, la mutualité et la sincérité. La perfection nous hantait à la veille de chaque représentation. Cela alimentait notre motivation et accroissait notre persévérance.

Après des années de carrière pourquoi n’a-t-on pas vu Saâdia Azgoun en premier rôle ?
Écoutez ! La notion du premier rôle n’existe pas. Il est question d’un travail intégré auquel contribue tout un staff. Pour décrocher un rôle principal, surtout au cinéma, l’actrice est obligée de faire quelques concessions.
En tant que femme marocaine, j’ai des principes auxquels je ne peux me détacher. Je peux interpréter n’importe quel rôle et séduire le récepteur sans pour autant le provoquer et ébranler son esprit. C’est ma conviction. Je suis quelqu’un de pudique, je préfère les rôles qui me représentent et qui me rapprochent de plus en plus du téléspectateur. Je suis heureuse d’avoir excellé dans mes choix que cela soit au cinéma comme à la télévision. De même, je suis fière d’être considérée comme une artiste populaire. En tant qu’artiste, il est de mon devoir de bien représenter mon pays, car son image m’importe beaucoup.

À part l’art, exercez-vous une autre profession ?
L’art est ma passion et ma profession. J’aurai pu me tracer une autre carrière, mais je suis éprise par cette vocation. J’ai passé sept ans à étudier l’art dramatique. J’ai beaucoup peiné à me faire une place sur la scène. Ainsi, il m’est impensable d’être ailleurs.

Comment occupez-vous votre temps libre ?
Mon temps libre, je le consacre à ma petite famille en l’occurrence mes deux garçons Mohamed Amine (10 ans) et Mehdi (8 ans). Également, j’aime pratiquer le sport notamment la natation, et être en contact perpétuel avec les gens. J’exerce ma fonction de mère de famille en toute liberté sans que la célébrité n’ait des répercussions sur ma vie privée.

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