Culture

Said El Haji, un romancier nostalgique

© D.R

ALM : Votre roman «Les Jours du Shaytan» a été récemment traduit en français. Est-ce qu’il est aujourd’hui disponible au Maroc ?
Saïd El Haji : Mon roman est en vente depuis quelques semaines au Maroc. Mais l’édition disponible actuellement est trop chère parce qu’au départ, elle était destinée à être commercialisée en France. Je suis conscient qu’un roman vendu à 288 dirhams n’est pas à la portée de tout le monde. Les Marocains n’ont pas les moyens de se le procurer à ce prix. Même moi je n’achèterai pas un roman qui coûte aussi cher. La première chose que je ferai à mon retour aux Pays-Bas est de contacter ma maison d’édition afin de publier le roman avec un papier moins cher. J’espère qu’il sera prêt d’ici la fin de l’année 2006.

Vous écrivez en néerlandais, vous parlez très bien anglais mais pas un mot de l’arabe ou du français…
Cela fait quatre ans que je ne suis pas rentré au Maroc. J’ai oublié ma «darija» (arabe dialectal marocain) et même mon amazigh. La dernière fois que je suis venu, j’ai fait un grand voyage à travers tout le pays avec un ami néerlandais. J’ai adoré, c’était vraiment excitant. Nous sommes descendus au sud en longeant la côte atlantique, en passant par Larache et Essaouira, au-delà d’Agadir jusqu’à Tafraout. Par la suite, nous sommes repartis de Tafraout via Marrakech pour traverser l’Atlas et nous rendre à Erfoud, à la frontière algérienne. À dos de chameau, nous sommes entrés au Sahara. Depuis Erfoud, nous sommes remontés en direction du nord via Errachidia, Fès et Meknès, vers la région d’Al-Hoceïma. Nous avons vu des paysages vraiment splendides. J’adore voyager et découvrir d’autres cultures.
Ces trois dernières années, j’ai été un peu partout dans le monde, en Australie, Arabie Saoudite, Nouvelle-Zélande, Pérou, Indonésie, Cuba…  C’est pourquoi je ne viens plus aussi souvent au Maroc. Ça explique peut-être pourquoi j’ai perdu ma «darija».

Vous n’envisagez pas de rentrer plus souvent au Maroc et rencontrer des jeunes écrivains, de partager avec eux votre expérience…
J’aimerais beaucoup faire connaissance avec des jeunes Marocains, pourquoi pas des écrivains comme moi, et échanger nos idées et nos expériences. Je n’ai pas encore eu cette opportunité, mais je suis sûr que ça viendra. Si je n’y ai pas pensé aussi, c’est peut-être parce que je ne parle pas un mot de la langue française, ni arabe d’ailleurs. La langue peut constituer en effet un obstacle. Je commencerai d’abord par passer quelques semaines à Paris avant d’envisager d’organiser des rencontres littéraires avec les jeunes Marocains.

Vous êtes en train d’écrire votre deuxième roman. Pouvez-vous nous donner une idée sur son contenu ?
Je préfère vous faire un petit résumé du roman. C’est en fait l’histoire d’un écrivain néerlandais d’origine amazighe qui «fuit» Rotterdam pour les Etats-Unis afin de participer aux «Nations Unies de la littérature». Il s’agit d’un grand événement qui attire surtout les «fugitifs». C’est-à-dire des personnes qui «fuient» leur religion, le régime de leur pays, leur destin… Une femme d’origine égyptienne est très déçue par cet événement. Elle décide de fuir de nouveau, mais le directeur des Nations unies de la littérature l’en empêche… Bref, c’est un roman plein de conflits modernes, et surtout excellent.

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